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Label : la filière à la recherche de solutions d’avenir

Si les viandes Label Rouge se portent plutôt bien, elles doivent affronter une érosion des ventes en boucherie traditionnelle et puiser les sources de son avenir à la fois dans l’innovation et la promotion.

Fil Rouge tenait vendredi dernier son AG à Arcachon sous la présidence d’Henri Baladier. Confrontée à une baisse importante du secteur de la boucherie traditionnelle qui représente la plus grosse part de son marché (-31 % en volumes), il faut trouver aux labels de nouveaux débouchés à la fois en termes de distribution mais aussi en termes d’offre.

En viandes bovines, la filière représente 2,5 % du marché de la viande conventionelle avec une production de 32 523 tonnes (en baisse de 4,6 %) pour 27 438 éleveurs. La boucherie artisanale représente 82,9 % des points de vente en régression de 9,2 %. Les GMS sont aussi en régression de 2,8 % avec 13,1 % des points de vente et la restauration (3,8 % des points de vente) baisse aussi de 10,7 %. Malgré ces chiffres délicats en nombre de points de vente, les volumes sont en augmentation de 58,3 % pour les GMS et 73,4 % dans la restauration.

La production de veau Label Rouge s’établit à 10 306 tonnes (+ 3,4 %) pour 7 344 éleveurs réalisant un C.A de 79 356 200 _ en progression de 3,5 %. La part du Label Rouge représente 4,4 % des volumes veaux totaux et évolue légèrement mieux que le veau conventionnel (3,4 % contre 3 %) Les bouchers traditionnels représentent 74 % des points de vente en baisse de 4,5 %, les GMS représentent 25 % des points de vente en augmentation de 1,8 % et la restauration (1 % des points de vente) est en baisse de 21,2 %.

La filière agneau comprend 3 848 éleveurs pour une production de 4 184 tonnes en augmentation de 10,7 %. Cette filière affiche une bonne santé en nette progression. La part du Label Rouge est de 4,7 % des volumes totaux conventionnels. La boucherie de détail représente 58,3 % des points de vente en baisse de 12 %, la part des GMS est de 23,9 % en hausse de 50 % et la restauration représente 17,8 % des points de vente en augmentation de 190 %. Les produits sous indication géographique (IGP) affichent de très bons scores avec un CA de 30 579 600 euros, tous produits confondus.

Produits élaborés : des réserves

Les différentes crises ont gonflé les résultats du Label Rouge. Aujourd’hui, le calme revenu sur le front des inquiétudes du consommateur, le privilège rassurant du Label Rouge a tendance à disparaître. Beaucoup de bouchers ont abandonné un label au profit de produits moins contraignants. Il faut ajouter à cela une érosion des boucheries dont les repreneurs se sont orientés vers d’autres secteurs.

Pour faire face à cette situation surtout en viande bovine, Denis Lerouge, directeur de Comaral a compilé de nombreuses études (TNS Secodip, Iri, MCA, CSA) pour engager la filière vers une offre diversifiée et plus claire.

« Il faut mettre le goût en avant, a-t-il assuré. La viande est un produit plaisir qui doit revendiquer le goût. D’autre part, le temps passé en magasin pour faire les courses est tombé à 45 minutes avec une fréquence de visite en baisse de 12 actes d’achats en quatre ans. Il est donc impératif qu’à une époque où 76 % des achats sont réalisés en moins de 10 secondes, le consommateur trouve le maximum d’explications sur l’étiquette pour faire son choix rapidement». Comaral propose, en plus des étiquetages habituels d’indiquer clairement le type de morceaux (dont beaucoup sont inconnus), mais aussi de mentionner les méthodes et les temps de cuisson.

La table ronde qui suivait a mis en exergue le rôle extrêmement important de l’animation points de vente par les éleveurs : « La qualité du produit vient de la qualité des éleveurs, déclare M. Bastide, président du Veau de l’Aveyron et du Ségala. Ceux-ci doivent être acteurs de leurs produits dans les magasins. Chez nous 100 % des éleveurs font les animations qui représentent l’engagement de leurs passions et la conquête du consommateur».

M. Gaillardou, directeur de l’abattoir Vignace et Donney, confirme : « Les opérations d’animations sont difficiles à monter dans les boucheries traditionnelles, mais elles aboutissent à 25 % d’augmentation des ventes et sont créatives de rémanence. Il faut aller plus loin dans les outils que nous avons à proposer à ce circuit». Concernant le renouvellement de l’offre notamment vers l’élaboré, c’est encore la réserve malgré une forte demande du représentant d’Auchan. « Plus un produit est élaboré, plus l’origine des matières est importante, a prévenu Denis Lerouge. L’élaboré est certes une voie d’avenir, mais il reste aussi beaucoup de pistes proches de l’origine du produit qui n’ont pas été explorées».

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