Label et CCP s’ouvrent d'autres horizons
Plutôt cantonnés aux produits bruts, le Label Rouge et la Certification de conformité produit évoluent de plus en plus vers de nouveaux secteurs, à en croire les chiffres donnés jeudi par la CNLC (Commission nationale des labels et certifications). « Depuis un an et demi, nous avons reçu 98 nouveaux dossiers de LR ou de CCP, ce qui constitue un rythme de croisière. Si les secteurs de la viande et de la volaille sont toujours représentés, nous assistons à l'émergence des produits de la mer, de la pisciculture et de l'aquaculture. Avec 10 dossiers en 18 mois, c'est une vraie nouveauté » constate Pierre Halliez, président de la section examen des référentiels à la CNLC. En sus de ces nouveaux secteurs, l'intégration de A à Z de certaines filières s'opère doucement. L'exemple le plus concret vient du porc. À partir du mois d'avril, les produits de charcuterie LR devront provenir de viande LR elle aussi.
Une étude sur l'état de l'offre et de la demande en porc label est d'ailleurs en cours de réalisation. L'objectif est de boucler la filière sur la matière première, une volonté que l'on retrouve également sur le saumon fumé. « Il y a une tendance de fond. On observe que le Label Rouge est en train d'être dynamisé, avec un repositionnement qualitatif qui redonne du punch. Aujourd'hui, le porc LR représente 1 % de la production. Dans deux ans, j'espère que l'on atteindra 6 à 7 %» poursuit M. Halliez, qui tient à rappeler que la démarche de CCP, très présente dans le porc, « participe à sa manière à la politique de qualité », ce que les propos rapportés hier dans les Marchés ne retranscrivaient qu'imparfaitement. Dernièrement, des documents et notices techniques ont été actés sur le blé et la farine LR, le secteur céréalier étant en phase de segmentation. Des réflexions sont en cours pour la labellisation des semences, mais le dossier se heurte à leur caractère non organoleptique.
Dans le même temps, un travail de simplification est à l'œuvre chez les organismes certificateurs. Les classes de produits soumises aux contrôles ont été refondues et sont passées de 300 à 51, avec en ligne de mire un abaissement à une quarantaine courant 2006. On commence même à assister à un phénomène de fusions-acquisitions entre organismes certificateurs.