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L’abattoir Gastronome de Lens joue son avenir

Un accord aurait été trouvé entre Aviplus (Unéal) et Gastronome sur le repli du marché allemand.

La société Aviplus, via son actionnaire majoritaire Unéal, aurait trouvé un accord avec Gastronome, le troisième groupe volailler français, sur sa sortie de la Société Lensoise Avicole d’Abattage (SLAA) implantée à Lens (62). La SLAA était pour l’instant détenue à 51 % par Gastronome et à 49 % par Aviplus. Cette dernière société, engagée contractuellement avec Gastronome pour des livraisons de dindes, était détenue jusqu’à ces dernières semaines par Unéal (51 %), Glon-Sanders (41 %) et la Sogal (8 %), un fabricant d’aliments implanté à Abancourt (60). Un désengagement récent de Glon-Sanders amène aujourd’hui Unéal à négocier quasiment seul avec Gastronome pour étudier l’avenir de l’abattoir de Lens.

Aviplus commercialisait les dindes et poulets de 280 éleveurs et fournissait à la SLAA chaque semaine à la fois 20 000 à 23 000 « Big6 » (des dindes de 20 kg environ) essentiellement pour le marché allemand, ainsi que 32 000 à 35 000 dindes médium T9 (d’environ 11 à 12kg) pour le marché français. La crise actuelle de la dinde aurait divisé par trois ou quatre la fourniture de Big6 !

Moins compétitifs que les Allemands

Prise officiellement le 13 mai dernier par Aviplus, la décision d’arrêter la production de Big6 n’a pas été aussitôt suivie d’effets. Les livraisons se sont poursuivies durant l’été jusqu’au mois de septembre, date à laquelle l’abattoir n’aurait plus honoré ses factures. A la fin octobre, les relations se sont progressivement tendues entre Gastronome, filiale à 96,5 % du groupe coopératif Terrena, et Unéal, son homologue coopératif du Nord-Pas-de-Calais… jusqu’à ce que les éleveurs d’Aviplus envisagent une manifestation d’éleveurs sur le stand Gastronome le 26 octobre au Sial. Un accord de principe serait intervenu « in extremis » permettant de ne pas aggraver les tensions. Ni du côté de Gastronome, ni du côté d’Unéal on ne souhaite actuellement dévoiler les termes de la négociation.

Les coûts d’abattage de la SLAA, qui a été amputée de la moitié de ses approvisionnements, seraient deux fois plus élevés que ceux de l’abattoir allemand Heidemark. Celui-ci a été le principal client de la SLAA. Il est implanté à Garrel en Basse-Saxe, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Brême. « Même si Aviplus poursuit toujours l’abattage à façon de ses dindes T9 », selon les dirigeants de Gastronome, la société a néanmoins arrêté toutes les livraisons de « Big6 », menaçant la pérennité du site. SLAA et DPN emploient environ 170 personnes et réalisent un chiffre d’affaires évalué respectivement à 4,4 millions d’euros et 26 millions d’euros. Joseph Mahkovec, qui a remplacé le 1er août dernier Emmanuel Brochet à la direction, a porté le dossier devant le tribunal de commerce qui vient de nommer un mandataire judiciaire.

De son côté, Gastronome, le troisième opérateur de volailles français, affichait en mai dernier sa volonté de s’adapter à la crise provoquée par la grippe aviaire. L’entreprise qui a repris une partie des activités de Bourgoin, créé Volailles de France et s’est restructurée de 2002 à 2005 en fermant ou cédant 9 sites dont 6 abattoirs, pourrait éventuellement envisager de rapatrier certains de ses outils de production implantés hors de sa région d’origine Pays de Loire Outre ses implantations en Pays de Loire, Gastronome dispose de plusieurs sites notamment à Lens (62), à Caurel (51), ainsi qu’à Pontonx-sur-l’Adour (40) à Condom et à Saramon (32) ainsi qu’à Grane (26)

Gastronome qui « doit rééquilibrer son portefeuille », selon les propres termes de Philippe Vernet, directeur général, devrait présenter dans les prochaines semaines une nouvelle organisation commerciale, marketing et de recherche-développement « permettant à l’entreprise une stratégie plus agressive ».

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