L’abattoir de Saulieu sauvé par ses utilisateurs
Cent mille euros: c’est un montant trop important pour la petite ville de Saulieu (Côte d’Or) qui, depuis plus d’un an, a annoncé qu’elle ne comblerait plus le déficit d’exploitation, avec une fermeture en perspective. Mais l’abattoir, le plus petit de Bourgogne, ne va pas fermer. Ses clients et utilisateurs se sont mobilisés pour sauver cet outil de la capitale historique -et pas seulement gastronomique- du Morvan. Un abattoir pesant pour 300 tonnes, dont la moitié en bovins et le reste se répartissant en parts plus ou moins égales entre abattage d’ovins, de porcs et de chevaux.
« Pour que l’abattoir ne ferme pas, nous avons décidé de créer une société d’utilisateurs rassemblant éleveurs, bouchers et chevillards», annonce Gérard Berthaut, porteur du projet. Et d’expliquer : « Nous avons des promesses de souscription au capital de 132 personnes, dont 110 éleveurs, sur un rayon de trente kilomètres autour de Saulieu». Des souscriptions d’un montant très variable allant de 200 euros pour un éleveur de bovin à 5000 euros pour un professionnel (boucher, professionnel...). « Notre objectif initial était d’arriver à 80 000 euros de capital. Nous sommes aujourd’hui à 70 000 euros».
500 000 euros de travaux
La société devrait être constituée au début du mois d’avril. Avec des objectifs bien précis, dont celui de la mise aux normes de l’abattoir. « Nous avons chiffré les investissements à 500 000 euros. Et nous espérons obtenir 40 % de subventions de la part du conseil régional et du conseil général. Le solde sera emprunté sur quinze ans. C’est la communauté de communes de Saulieu qui portera le projet économique, car elle seule peut prétendre aux subventions. Elle nous fera ensuite une location».
Une nouvelle salle de découpe avec désossage et mise sous vide, une réfection de la chaîne d’abattage, mais aussi une vraie structure d’accueil pour les clients, sont au rang des investissements prioritaires. « On ne veut pas faire de concurrence aux autres abattoirs. Juste maintenir un outil de proximité et de qualité. Il est utile de préciser qu’à Saulieu les carcasses restent quinze jours dans les frigos pour une bonne maturation». Abattoir de proximité, Saulieu le restera. « Les particuliers pourront venir pour faire abattre une bête et ils repartiront avec des colis», précise le chef du projet.