L'abattoir de Mantes vit ses dernières heures
Voué à la démolition, l'abattoir de Mantes-la-Jolie (Yvelines) rouvre une dernière fois ses portes. L'établissement public fonctionne aujourd'hui pour l'Aïd el Kébir. Son activité a pourtant cessé au 30 juin dernier. Avant de le raser, la municipalité a décidé d'assurer les abattages commémorant le sacrifice d'Abraham. « Nous avons trouvé un opérateur capable de faire fonctionner l'outil,précise-t-on à la mairie. Il s'agit de la société Mokrani, spécialisée dans l'activité de cheville. L'objectif est d'abattre 1 500 à 1 600 ovins». C'est nettement moins que l'an dernier. Lors des précédentes fêtes de l'Aïd, la Société d'exploitation des abattoirs de Mantes (Seam) traitait quelque 3 000 moutons en 48 heures pour la communauté arabe et 160 taurillons le lendemain pour les familles turques. « De plus en plus souvent, la population s'approvisionne dans les boucheries halal, observe le responsable municipal. C'est ainsi que ça se passe dans la majorité des cas ».
La piste d'un abattoir temporaire
Pour les prochaines fêtes, de nouvelles solutions devront être trouvées. La communauté musulmane et les bouchers halal du Mantois sont d'ores et déjà invités à prendre leurs dispositions auprès d'autres fournisseurs. Les abattages peuvent être réalisés dans les départements voisins de Seine-Maritime ou de l'Oise. Reste à trouver un site de réception des camions de transport de carcasses. « Il n'est pas exclu qu'une autre solution soit trouvée dans l'agglomération, ajoute-t-on à la mairie. Cela passera forcément par un opérateur privé. Deux pistes sont envisagées : soit la création d'un petit abattoir à mouton, soit le développement d'un atelier de découpe par un chevillard capable d'effectuer ponctuellement les abattages rituels. Un vrai marché existe pour la viande halal ». Avec la destruction de l'établissement municipal, plus d'un siècle d'histoire se tourne. La municipalité a bien tenté un projet de nouvel abattoir. Mais, les professionnels n'ont pas souscrit au minimum d'engagement financier nécessaire. Seuls les éleveurs avaient répondu à l'appel pour un montant de 600 000 francs à l'époque, correspondant à l'abattage de 200 tonnes. Pour que l'affaire soit viable, il aurait fallu un volume minimum de 2 000 tonnes, qui nécessitait l'engagement de plusieurs grossistes. L'étude de faisabilité a tourné court. L'abattoir de Mantes, d'une capacité de 4 000 tonnes, sera donc démoli dans les prochains mois. Son envahissement par des quartiers résidentiels lui a été fatal.