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L’abattoir de Chalais vante la SCIC à ses voisins

Passé en société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) il y a presque trois ans, le centre d’abattage de Chalais, en Charente, promeut cette forme juridique dans le contexte actuel de restructuration des abattoirs de proximité.
Et si la solution, pour maintenir les trois petits abattoirs situés entre Périgueux et l’estuaire de la Gironde, était de les rapprocher sous une même société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) ? Ces trois outils se situent à Chalais (Charente), Montguyon (Charente maritime) et Ribérac (Dordogne). C’est Jean-Yves Ambaud, président du Pays Sud-Charente et PDG de la SCIC Centre d’abattage de Chalais Sud-Charente, qui lance la suggestion. L’abattoir municipal de Chalais a été privatisé sous cette forme juridique en juillet 2009. Son activité s’est rétablie dès 2010 et il est maintenant question de le doter d’une salle de découpe. Jean-Yves Ambaud a présenté au début du mois de juin cette expérience lors d’une journée d’information des chambres d’agriculture consacrée au maintien des abattoirs de proximité. La SCIC présente selon lui l’avantage de mobiliser les utilisateurs. « Ils sont propriétaires, ça fait la différence, commente-t-il. Le fait d’être au conseil d’administration responsabilise. Les utilisateurs comprennent les décisions et se fidélisent. Ça a d’abord l’effet de conforter les volumes. Et puis ils en parlent autour d’eux comme d’un outil performant. »

Partage du capital

Le volume abattu à Chalais a en effet augmenté de 22 % depuis 2009, vante le président de la société. Il s’est établi à 2 300 tonnes l’an dernier. La SCIC de Chalais se partage en six collèges : salariés, collectivités, grossistes, éleveurs, bouchers-charcutiers, services. Jean-Yves Ambaud conseille de ne pas limiter le nombre de sièges au conseil d’administration (de 13 aujourd’hui, il peut monter à 16), et de rester ouvert à d’autres partenaires. Son absence d’intérêt personnel dans l’abattoir, étant exploitant céréalier et non éleveur, a permis d’évacuer les soucis de rivalité, suppose-t-il. Le collège des grossistes détient 30 % du capital social de 108 000 euros. Le partage du capital a favorisé l’investissement de 400 000 euros, moitié pour la mise aux normes, moitié pour la productivité et la qualité.
Les grossistes, dont certains sont aussi détaillants, ont réalisé 60 % du volume de 2011 en différentes espèces. Marc Viandes (3,38 millions d’euros de chiffre d’affaires) est le plus important de ces grossistes. Un autre opérateur de taille est la Boucherie à la Campagne, située dans le nord de la Gironde. Ses carcasses proviennent exclusivement de Chalais depuis que son patron, Gérard Calvet, est administrateur de la SCIC.
Le centre d’abattage de Chalais est l’outil indispensable de la filière du veau de Chalais, estampillé « signé Poitou-Charentes », confidentielle (3 % du volume) et néanmoins emblématique. Si la demande en cours d’AOP (appellation d’origine protégée) est obtenue, la production pourrait quasiment tripler à 3 500 veaux, et intéresser 90 éleveurs contre une trentaine actuellement.
Afin de « conserver les sites de proximité sans concurrence », Jean-Yves Ambaud suggère de les « structurer » sous une SCIC de tutelle. Les abattoirs municipaux de Ribérac (2 400 tonnes) et de Montguyon (3 200 tonnes) demandent aussi une meilleure implication des acteurs locaux.

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