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L’abattoir de Boulogne-sur-Mer en liquidation judiciaire

Qualitrad, puis Sodevia n’ont pu faire face à la baisse d’activité. Mais un projet de modernisation du site, voire de déménagement, ressurgit. Deux abatteurs et quelques éleveurs intéressés pourraient repartir et pérenniser l’activité d’abattage.

Le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer a prononcé la liquidation judiciaire des sociétés Qualitrad et Sodevia le 4 avril dernier, mettant un terme (provisoirement ?) aux activités de l’abattoir situé dans la ville portuaire du nord de la France. Une quarantaine de salariés est concernée. L’information est tombée au même moment où des entreprises locales n’étaient pas retenue pour le marché de la dépollution du site de la Comilog, fermée quelques mois plus tôt, laissant une cinquantaine d’emplois sur le carreau.

La commune de Boulogne-sur-Mer était propriétaire des murs et des terrains de l’abattoir situé aux portes de l’autoroute A16, à 300 mètres du centre-ville le long de la liane. Une implantation au bord de la ville et des installations vieillissantes et obsolètes quoiqu’aux normes, avaient poussé depuis au moins cinq ans les élus à réfléchir à un projet de modernisation du site, voire de déménagement. Le projet aurait semble-t-il ressurgi le 31 mars dernier. La communauté d’agglomération du Boulonnais, présidée par Guy Lengagne, ancien ministre et ancien maire de Boulogne-sur-Mer, aurait voté le principe de la construction d’un nouvel abattoir sur la nouvelle zone d’activités économiques de Landacres, située à quelques kilomètres à l’extérieur de la ville.

Plus d’abattage et des frigos vides

La commune de Boulogne-sur-Mer avait consenti un bail de 99 ans à Jean-Claude Convert qui, au moment de sa retraite, décidait d’en céder la gestion à quelques cadres de l’abattoir dont son fils, Philippe. Ils créaient ainsi Sodevia, la société d’abattage et Qualitrad, la cheville qui permettait à l’outil d’abattre environ 5400 tonnes (chiffres 2001). Ces derniers mois, l’abattoir n’aurait réalisé que 3 à 3500 tonnes, selon les dires de certains utilisateurs.

Philippe Convert s’était retiré de la gestion de l’abattoir depuis quelques temps et avait créé avec deux autres chevilleurs la société ABC qui travaillait avec la restauration collective des environs. Cette cheville aurait détourné une partie de l’activité de l’abattoir, expliquant ainsi la chute de tonnage qui aboutit à la fermeture des installations. Qualitrad, puis Sodevia n’ont pu faire face. Depuis quinze jours, il n’y a plus aucun abattage, les frigos sont vides depuis une semaine et l’électricité coupée depuis le 6 avril dernier. Les bouchers et chevilleurs, ainsi que les éleveurs réunis dans des GIE comme celui des éleveurs d’Opale (1000 tonnes d’abattage par an) abattent désormais leurs bêtes à Dunkerque et à Fruges.

Comment dans de telles conditions pouvoir envisager une reprise d’activité ? Pourtant, à la Cab on dit que deux abatteurs et quelques éleveurs intéressés pourraient repartir et pérenniser l’activité d’abattage de Boulogne-sur-Mer. La Cab aurait ainsi demandé au préfet Denis Prieur d’autoriser dans l’urgence un transfert de l’autorisation d’abattage, rendue caduque par le tribunal, à une nouvelle société qui pourrait se créer, comme l’autorise le code du commerce.

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