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L’abattage clandestin est de retour à l’Aïd

Les grèves tombent souvent au mauvais moment. Celle des services d’inspection vétérinaire fait craindre un retour en force des abattages clandestins pour l’Aïd El Kébir. « La grande fête » a lieu aujourd’hui. Selon la tradition, le chef de famille égorge -ou fait égorger- un mouton après la prière, pour commémorer le geste d’obéissance à Dieu d’Abraham, qui a sacrifié un bélier à la place de son fils Ismaël (Isaac). Hier, de nombreux directeurs d’abattoirs s’interrogeaient encore s’ils pourraient faire face à l’importante demande.

La Stéphanoise d’abattage a prévu un mouvement de grève très dur. Afin d’éviter une multiplication des abattages clandestins, les autorités préfectorales ont fait pression pour que l’établissement se concentre sur les ovins. Un consensus a finalement été trouvé pour commencer la tuerie très tôt avec les porcs et poursuivre avec les moutons. Seule une chaîne sur trois doit être mise en route. « On avait les outils pour satisfaire la demande, regrette Marcel Fouvet, p-dg de l’entreprise. Avec la grève, le nombre d’animaux tués sera insuffisant. Les abattages clandestins sont inévitables ». Sur la quinzaine de techniciens vétérinaires, quatre ont prévu d’être à leur poste.

Demain, la situation doit revenir à la normale. Des bouchers, grossistes et chevillards ont accepté un report sur la tuerie de vendredi et de lundi. Mais, de nombreux clients veulent leur mouton le jour de l’Aïd. « Il faut que les musulmans s’habituent à un étalement sur deux ou trois journées, affirme-t-il. L’abattage sur un seul jour est difficilement tenable. »

D’autres établissements ont davantage de difficultés. Certains sont contraints de fermer, comme à Lubersac (Corrèze). Le directeur de l’abattoir de Meaux nageait encore hier en pleine incertitude. « La DSV m’a dit qu’il y avait un risque de grève, raconte Paul Nesme. J’en saurai plus en fin de journée (hier soir, NDLR). » Un autre problème est lié à l’avancement de 24 heures de la date de l’Aïd. L’entreprise connaît des difficultés d’approvisionnement en moutons originaires du Sud-Est de la France. Des livraisons programmées initialement hier matin étaient attendues dans la soirée. Conséquence, l’abattage mercredi de 500 moutons pour la communauté africaine a été revu à la baisse, entre 200 et 300 têtes.

D’éventuelles perturbations aujourd’hui en entraîneraient d’autres demain par ricochet. L’entreprise doit abattre vendredi 120 à 140 bovins mâles pour la population turque. Environ un tiers d’entre eux ont plus de 30 mois et doivent donc subir un test ESB. Une tuerie reportée à samedi, jour de fermeture du laboratoire agréé pour le dépistage, signifierait une sortie de viande seulement mardi. Aucun de ces problèmes n’existe à Corbas, situé pourtant dans la même région que Saint Étienne. « On m’a assuré que la grève des vétérinaires ne perturbera pas l’activité de l’abattoir, explique Joël Gailhard, directeur de Cibevial. Je ne peux pas prendre le risque d’une émeute dans l’établissement. Des réquisitions de personnel sont prévues. » L’abattoir fonctionne aujourd’hui pendant 12h30, pour une production d’environ 2 200 agneaux. De quoi satisfaire la demande urgente des clients. Même si la religion autorise le rituel durant les trois jours de la fête.

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