La volaille fermière d’Auvergne résiste
Alors que la baisse de la consommation de volailles Label Rouge en 2008 est estimée entre 7 et 8 %, les ventes sous IGP Auvergne se sont maintenues. Peut-être ont-elles faiblement progressé, d’après une première estimation. Cette relative réussite du 6e bassin de production de volailles fermières (6 millions par an), le Syvofa (syndicat des volailles fermières d’Auvergne) l’attribue volontiers à sa nouvelle communication collective. Depuis un an, l’image de la volaille d’Auvergne est associée au rugby. « C’est vraiment le sport qui monte, le commerce traditionnel nous a demandé des supports promotionnels, les collectivités ont commandé beaucoup d’affiches », s’émerveille le président du Syvofa, Bernard Leutrat (un des quatre accouveurs de la filière). Et les ambassadeurs en poste, Aurélien Rougerie et Julien Malzieu (de l’ASM de Clermont) « sont de vrais Auvergnats, nés et élevés en Auvergne », s’amuse-t-il.
Dans quelles régions les volailles fermières d’Auvergne ont-elles le plus « aplati derrière la ligne »? En Auvergne bien sûr, où il y a eu le plus d’animations en magasins, mais aussi en Région parisienne, précise-t-on, la zone traditionnelle de distribution de cette marque collective étant plutôt le quart nord-est.
Elevées en plein bassin céréalier, les volailles d’Auvergne ne manquent pas de blé, largement cultivé dans la région Centre voisine, ni de maïs, culture phare du Puy-de-Dôme. Cela tombe bien, leur régime comprend au moins 80 % de céréales, soit 10 % de plus que le minimum de la notice technique du Label Rouge. Un petit avantage dans les périodes de cherté des matières premières et des transports, comme l’année passée. Si beaucoup d’éleveurs partent en retraite, le programme de restructuration et de rénovation du parc de bâtiments compense les départs et permet le maintien de moyens de production fiables, souligne Bernard Leutrat. Les taux de mortalité sont « très faibles et constants », se félicite l’opérateur d’amont.
La constance de la qualité est un des arguments pour fidéliser les nouveaux adeptes de la marque. Ainsi, l’homogénéisation des animaux a porté ses fruits, annonce le président du Syvofa. Pour répondre à l’engouement des consommateurs pour les poulets à chair jaune, la filière produit plus d’un tiers de poulets de cette couleur, alors que les espèces régionales étaient traditionnellement à chair blanche.
Parmi les volailles festives, toutes écoulées aux fêtes de fin d’année, la filière avait mis en place autant de chapons qu’en 2007 (soit environ 67 600). Elle a le projet pour 2009 de développer le chapon de pintade ; une espèce bien représentée, puisqu’elle constitue environ 15 % des volailles élevées par les 350 éleveurs du syndicat.