La viande biologique tente de sortir de son isolement
Interbev a donné mardi le coup d’envoi d’une campagne de communication sur la viande biologique. Les professionnels seront sensibilisés, via des insertions dans la presse. 200 points de vente relaieront l’action, du 18 octobre au 30 novembre, afin de séduire de nouveaux consommateurs. Deux objectifs sont poursuivis. Il s’agit de développer les circuits de distribution et de stimuler les ventes. L’opération est dotée d’un budget de 230 000 euros en 2004, financé pour moitié par l’interprofession et l’Ofival et pour moitié par des fonds communautaires.
Une communication dans la presse spécialisée visera à recruter de nouveaux distributeurs. Le discours sera argumenté sous forme de publi-reportages, autour des thèmes concernant la viande bio, son mode de production, ses qualités. Deux autres cibles prioritaires seront visées par le biais d’insertions dans la presse professionnelle en viande : les bouchers, qu’il faut persuader de l’intérêt de choisir cette viande et les professionnels de la filière, qu’il faut informer sur l’activité de la filière.
L’action en magasin concernera principalement le réseau Auchan (118 magasins), mais également les magasins Monoprix (30 à 50 en région parisienne), Cora (une trentaine) et Carrefour (une dizaine). La Sopexa prévoit l’insertion de 300 000 petits dépliants ludiques, « les ludibios », dans les barquettes de viande.
Des problèmes d’équilibre matière
Plus de 320 000 leaflets d’information seront distribués. Enfin, 320 000 bulletins de participation à un jeu gratuit permettront aux consommateurs de gagner des « week-ends nature ». Des actions de relations presse et relations publiques compléteront le dispositif. Un dossier sur la viande bio sera envoyé à une cible de 600 journalistes. Cet outil illustre tous les engagements de ce type de production : le respect de l’environnement et du bien-être de l’animal ; la garantie et les signes de reconnaissance ; l’économie de la filière. « Les différents maillons de la filière doivent être mis bout à bout », a déclaré devant la presse Philippe Cabarat, président de la commission bio d’Interbev. « Leur articulation est difficile », a-t-il souligné, avec parfois des « blocages à certains niveaux ». Son ambition est d’améliorer la commercialisation du bio.
« Seuls 20 % de la production de viande biologique est vendue en tant que telle, a-t-il signalé. Le reste part dans le circuit conventionnel ». Cette situation est liée aux problèmes d’équilibre matière des industriels. Elle génère une tension sur les prix. Philippe Cabarat a précisé qu’une nouvelle phase de conversion d’éleveurs est en cours. La production correspondante arrivera sur le marché d’ici à deux ou trois ans. Actuellement, les chiffres de consommation de viande biologique atteignent quelque 6 000 tonnes de gros bovins, 400 tonnes d’agneaux et 400 tonnes de veaux. En terme d’élevage bio, la France compte 2 500 éleveurs, soit 110 000 brebis et 110 000 bovins (à parité entre vaches laitières et allaitantes). « La production est au rendez-vous, a-t-il ajouté. Les outils sont prêts. Il ne manque qu’un étage à l’ensemble : une communication vers le grand public, les bouchers et les distributeurs. »