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« La vente à distance continue de se développer. Les halles à marée adaptent leurs services en conséquence »



Yves Guirriec, président de l'Association des directeurs de criées de France.
LMH : On évoque parfois la nécessité de regrouper les halles à marée sur un même territoire. Qu'en pensez-vous ?

Les Marchés Hebdo : Quel bilan tirez-vous de l'année 2014 pour les halles à marée françaises ?

Yves Guirriec : Le niveau des captures débarquées sous les trente-six halles à marée françaises a atteint 225 000 tonnes pour 665 mil-lions d'euros de valeur. Ce sont des chiffres stables depuis quelques années. Nous nous attendons à ce que les chiffres de 2015 soient encore meilleurs. Les mareyeurs, premiers acheteurs de poissons sont un peu plus de trois cents. S'y ajoutent les poissonniers et tous les petits acheteurs qui peuvent être agréés s'ils sont inscrits au registre du commerce et offrent une garantie financière suffisante sans critère d'assiduité, une règle supprimée depuis le 1er janvier 2014. La vente à distance continue de se développer. Les halles à marée adaptent leurs services en conséquence. Cependant, nombre d'acheteurs distants dépendent encore des mareyeurs qui leur transforment le produit.

LMH : La vente à distance implique la bonne qualification du produit. Les halles à marée ont-elles avancé sur ce point ? Et ont-elles développé d'autres services ?

Y. G. : Ce service reste encore perfectible. Chaque criée a sa façon de travailler, par intégration ou externalisation du tri. Elles respectent les référentiels commu-nautaires, mais c'est encore un challenge pour elles, même si les choses avancent au fur et à mesure des développements de la vente à distance. Les criées investissent constamment depuis plusieurs années pour améliorer le service et la qualité des produits. On a souvent parlé des brumisateurs d'eau de mer pour maintenir la qualité de la pêche côtière. Des criées s'équipent aujourd'hui de chambres froides saturées d'eau de mer pour optimiser la conservation de crustacés. Il y en a qui disposent d'une petite flotte de camions pour aller chercher du poisson débarqué en base avancée. D'autres proposent du « full-service » avec glaçage, filmage et conditionnement du poisson en caisse polystyrène. Aux criées de connaître leurs limites : leur rôle dans la filière reste la première mise en marché.

LMH : On évoque parfois la nécessité de regrouper les halles à marée sur un même territoire. Qu'en pensez-vous ?

Y. G. : Tout dépend de l'endroit où l'on place le curseur. Compte tenu du règlement en matière de pesée et d'obligations sanitaires, j'estime que les criées doivent rester au plus près des ports de débarquement. La criée représente une vraie valeur sur un territoire. C'est sans doute différent pour la commercialisation. On le voit avec des achats qui s'effectuent de plus en plus derrière son ordinateur.

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