La vache, une espèce en voie de disparition ?
Malgré une consommation ralentie par la fin de mois, la faiblesse des apports sur les marchés en vif a une nouvelle fois garanti la fermeté des cours la semaine dernière.
La tendance à la réduction du cheptel, déjà fortement perçue en 2004, se confirme donc cette année. Lors du dernier conseil de direction de l’Ofival, jeudi dernier, c’est encore cette donnée du marché bovin qui tenait le haut de l’affiche…
L’année dernière, le cheptel bovin a atteint un niveau historiquement bas, puisque, avec un recul de 2 %, il passe sous la barre des 20 millions de têtes, pour la première fois depuis 40 ans.
Plus précisément, on note depuis 2001 une accélération de la baisse du cheptel laitier, de l’ordre de 2,8 % par an, ainsi qu’une réduction du cheptel allaitant en relation avec les changements de la politique agricole commune.
Recul du cheptel de vaches en 2004
Le cheptel de vaches recule quant à lui de 2,2 %. Les vaches allaitantes ne sont maintenant plus que 4,166 millions, c’est-à-dire moins nombreuses qu’en 1996.
Les génisses nourrices sont également en fort recul (-2,9 %), le nombre des génisses bouchères étant lui-même en baisse de 7,8 %.
Il résulte de cette évolution du cheptel une baisse générale de la production de gros bovins finis, de l’ordre de 4,5%. Avec 3,76 millions de tête, elle passe sous les niveaux de 1999.
Fait notable, la production de vaches reste élevée par rapport au cheptel : ainsi, si celui-ci recule de 4 %, la production de vaches ne baisse que de 2%, traduisant une augmentation de la proportion de vaches de réforme par rapport au cheptel de souche.
En 2005, l’Office prévoit une nouvelle réduction des effectifs de vaches, de l’ordre de 1 %, avec un taux de réforme élevé.
Compte tenu de la sous-réalisation de la collecte laitière en 2004, il est probable que les abattages de fin de campagne soient très limités, d’où une nouvelle baisse des disponibilités en vaches laitières sur le premier semestre.
Une tendance qui se confirmera en 2005
La production de vaches devrait quant à elle reculer de 3 %, et l’Office table sur une reconduction du taux de réforme, le processus de rajeunissement du cheptel étant maintenant achevé.
Pour les génisses, les niveaux de production devraient rester faibles, mais identiques à ceux de 2004. En effet, si l’enquête de novembre dernier indiquait une baisse prononcée des effectifs de génisses dans les élevages, la suppression de la prime à l’abattage spécifique aux races allaitantes au 1er janvier 2006 devrait entraîner une hausse des sorties sur la fin d’année 2005.
Au final, la production de femelles devrait baisser de 2 % par rapport à 2004, pour atteindre 824.000 téc.
Les prix devraient donc rester élevés, et même progresser de 4 % par rapports aux niveaux de 2004. Rappelons que l’année dernière, le prix moyen pondéré des gros bovins a connu une hausse de 7,8 %, pour s’établir à un niveau très proche de celui de 1999 (2,78 euro/kg, soit -0,8 %).
La hausse la plus notable a été enregistrée par la vache O3, dont le cours a progressé de 11,8 % par rapport à 2003, pour culminer à 2,47 euro/kg.