La truffe : crainte d’une flambée des prix
Le marché aux truffes de Carpentras a officiellement été ouvert vendredi dernier. Les lots de Tuber melanosporum étaient peu nombreux, entre 50 et 60 kg, vendus entre 210 et 250 euros/kg.
C'est un niveau à peu près équivalent au démarrage de la saison dernière. Mais l'année ne s'annonce pas très propice. Trois saisons sèches compromettent la récolte sur les truffières non irriguées. A cela s'ajoute un ramassage intensif qui épuise les arbres.
La solution pour remonter le potentiel, pourrait venir de la modernisation des vergers équipés d'irrigation, mais ils sont encore loin d'être dominants. Sur le plan de la qualité, et comme toutes les années à la même époque, la plupart des truffes étaient immatures. De plus, les professionnels savent bien qu'à cette époque, les lots sont composés de truffes de surface qui pêchent sur le plan gustatif et qu'il n'y a pas de bonnes truffes (équilibre qualité/prix) avant le mois de janvier ! Tout cela a conduit à un marché atone, lié à la prudence des conserveurs.
Professionnels contre particuliers
Comme l'indiquait le président de la fédération des producteurs de truffes de Vaucluse, par ailleurs conserveur « je n'en achèterai pas aujourd'hui » ou un autre courtier « la qualité ne vaut pas le prix. » Mais ce que redoutent le plus, courtiers et conserveurs, c'est une nouvelle flambée des prix, du fait des quantités réduites. Selon un acheteur, « dans un marché déréglé, un prix une nouvelle fois trop haut peut détourner les courtiers et les consommateurs. Il faut arrêter de penser que la truffe ce n'est qu'un prix. » Une certaine grogne s'installe donc sur le marché de Carpentras. D'autant que des associations comme la municipalité ont voulu en faire une attraction populaire : confréries, coupé de ruban, fifres et tambourins etc., un peu décalés sur un marché qui se veut de « professionnels »… Certains s'étant vu souffler des lots par des particuliers !
Du côté de nos voisins italiens et espagnols, les marchés sont également ouverts, mais les informations restent encore partielles.