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La truffe charentaise se développe

Avec ses 1 200 kilos de production annuelle, la Tuber Mélanosporum poursuit son petit bonhomme de chemin en pays cognaçais, infiniment plus discrète que sa consœur périgourdine. Ce qui n’empêche pas le marché de Jarnac de remporter un franc succès avec 35 kg en moyenne vendus par jour d’ouverture à la saison truffière (soit 600 kg annuels) De quoi réjouir les 240 adhérents du syndicat départemental qui exercent sur 500 ha dont 300 plantés depuis 1994 grâce à des aides et des subventions. Pour Jean-Marie Doublet, son président, la production est en plein essor face à un marché à la demande croissante, tenu à 90 % par les producteurs du sud-ouest qui collectent les 9/10ème des 50 t de truffes made in France.

« Les besoins européens sont estimés à un bon millier de tonnes par an, précise-t-il, ce qui relativise notre production, mais encourage à poursuivre une expansion basée sur de nouvelles plantations. La truffe est chère, à cause de sa rareté, et la nôtre vendue cette année aux environs de 800 Eur le kg pourrait trouver un prix plus équilibré dans les 450/500 Eur. Mais c’est la demande qui fait les étiquettes.»

A Jarnac, les comptes sont vite faits, mais dans une transparence plus exigeante qu’à Brive la Gaillarde, lieu où toutes les transactions se pratiquent en espèce. La Mélanosporum charentaise se négocie majoritairement sur facture, et se paie en chèques, ce qui exclut tout esprit de trafic occulte. Ce qui ne l’empêche pas de rester hautement rentable : avec une moyenne de 5 à 10 kg par an commercialisés entre 600 et 800 Eur, le revenu – même d’appoint – est loin d’être négligeable.

Seule pierre d’achoppement de cette expansion : il faut une bonne dizaine d’années avant qu’un chêne ne donne sous ses racines des truffes de qualité, et il faut un chien bien dressé pour les trouver. La région donne un coup de pouce (40% des investissements sur une plantation, plafonnés à 800 Eur) plus une prime au boisement (350 Eur par ha et par an) quand le terrain était en agriculture. Les non professionnels peuvent espérer la moitié de cet apport.

Un mets de Roi

« On peut aussi acheter un terrain avec des chênes déjà plantés, mais c’est pas donné», révèle Jean-Marie Doublet, qui a fondé avec six associés une SARL de transformation de truffes. “La Souveraine Charente-Truffe” compte 10 000 arbres sur 40 ha et propose des morceaux de truffes en conserves ainsi que les trois sortes de mélanosporum directement du producteur au consommateur.

Encouragé par les aides, soutenu par un engouement international, le syndicat des Trufficulteurs Charentais espère en un avenir meilleur. Ses adhérents sont persuadés des qualités d’une production qui n’a rien à voir avec l’envahissante et bon marché truffe chinoise. Pour le faire savoir, il multiplie les actions de promotion, comme un repas qui réunissait récemment à Bassac autour de la table du restaurant l’Essille différents intervenants du terroir local, et une poignée de journalistes spécialisés.

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