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La transition agricole en marche hors de l’OCDE

Relativement protégés par des dispositifs d’aides à la production et de soutien des prix de marché, les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques font face à l’émergence de nouveaux pays agricoles, qui vont être confrontés à des choix stratégiques, notamment au niveau de l’emploi. Une étude de l’organisation dévoilée hier a passé au crible les politiques agricoles de 8 pays hors OCDE (Afrique du Sud, Russie, Chine, Inde, Brésil, Ukraine, Roumanie et Bulgarie). La croissance, fulgurante pour certaines économies, s’accompagne d’une augmentation des aides aux producteurs mais reste cependant bien inférieure à la moyenne de l’OCDE, établie à environ 30% des recettes agricoles brutes.

Ces aides se traduisent par un soutien aux prix du marché et des subventions aux intrants, « qui sont les formes d’aide à l’agriculture les moins efficientes et entraînant le plus de distorsion » note l’OCDE. Sur la même période, les pays membres de l’organisation ont emprunté le chemin inverse et réduit leur niveau de soutien. Les 8 nations étudiées, qui regroupent 44% de la population mondiale et 30% de la production agricole, ne représentent que 10% des échanges agroalimentaires, une situation couplée à la part très importante de l’agriculture dans l’emploi. « À long terme, l’avenir de la plupart des ménages agricoles pratiquant des activités de semi subsistance se situe hors de l’agriculture » explique l’OCDE, justifiant le besoin de diversifier les revenus et de développer les activités non agricoles. Pour les 8 pays considérés, exception faite du Brésil, le poids du PIB agricole dans le PIB total a d’ailleurs fondu ces 15 dernières années (voir en page 1).

Le secteur agricole n’a pas régressé, mais il s’est simplement développé moins vite que l’industrie ou les services. Au fur et à mesure de l’augmentation des revenus et de l’appréciation de la monnaie, de nombreux pays creusent régulièrement leur déficit en produits agricoles. Seul le Brésil et sa balance commerciale agroalimentaire positive de 28,4 Mds $ en 2005 continue de développer ce secteur à grande vitesse. Les situations budgétaires plus saines poussent les gouvernements hors OCDE à chercher « à s’attaquer aux problèmes économiques et sociaux en accroissant les dépenses consacrées aux programmes agricoles ».

Réaliser de meilleurs résultats avec l’argent

En Inde, les efforts portent en priorité sur la lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire, tandis que la Russie a instauré un plan d’action augmentant le soutien au secteur agroalimentaire. Les modèles européen et américain ont donné des idées aux pays hors-OCDE, notamment sur le domaine des aides, mais aussi du découplage.

En Chine apparaissent ainsi des paiements au titre de la surface cultivée, tandis que l’Afrique du Sud a davantage recours à des paiements au titre du revenu global de l’exploitation que dans les années 90. Pour réaliser de meilleurs résultats, l’OCDE estime que l’argent consacré au soutien aux producteurs pourrait être mieux utilisé. « Alors qu’il y aurait lieu d’accroître l’investissement public pour renforcer la compétitivité du secteur agricole, les rares ressources budgétaires ont souvent été utilisées de manière inefficiente pour soutenir le revenu des producteurs » souligne l’organisation.

Rédaction Réussir

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