La tomme des Pyrénées franchit un nouveau col
La filière de la tomme des Pyrénées, qui avait enfin réussi en 2005 a réunir transformateurs industriels fabriquant des fromages au lait de vache pasteurisé et producteurs «lait cru» (livreurs, transformateurs fermiers, artisans, industriels et affineurs) sous la bannière de l'Association les Fromagers Pyrénéens (AFP), a été confrontée à de nouveaux obstacles en 2007. Reconnue comme organisme de défense et de gestion au 1 er octobre dernier, son objectif est d'élargir l'IGP (obtenue en 1996 pour la tomme des Pyrénées pasteurisée) aux tommes au lait cru de vache et de chèvre, et aux tommes fabriquées à partir de mélanges de laits crus ou pasteurisés (vache/brebis, chèvre/brebis).
A la rencontre des Espagnols
Le souci repose sur le fait qu'une ODG prend uniquement en compte les opérateurs réels de la démarche IGP, en l'occurrence ici, les transformateurs industriels travaillant le lait pasteurisé (Les Fromageries Occitanes, Onetik, Matocq). Une seconde démarche IGP en cours pour inclure les nouveaux opérateurs «lait cru» ne peut bénéficier d'une dérogation de l'INAO. En revanche, l'Institut a proposé de créer une Commission de modification du cahier des charges, regroupant livreurs, producteurs fermiers et transformateurs industriels, chargée de rédiger les nouveaux référentiels. Textes qui seront donc votés en assemblée générale... par les opérateurs industriels de tomme au lait pasteurisé, pourtant largement minoritaires au sein de l'AFP. «L'objectif est de déposer les nouveaux cahiers des charges auprès de l'Inao courant janvier, confie Claude Floch, de la Fédération des coopératives de Midi-Pyrénées, qui suit le dossier de près. Seront également déposés les nouveaux statuts de l'AFP, votés en décembre en AG, officialisant la création d'une section “laits crus”, aux côtés de l'actuelle section “laits pasteurisés” et donnant ainsi le droit de vote à tous les opérateurs. Mais ils ne pourront être utilisés que lorsque la nouvelle IGP étendue sera obtenue.» En attendant, courant 2008, les responsables de l'AFP devront aller rencontrer leurs homologues espagnols qui produisent des fromages similaires de l'autre côté des Pyrénées, une étape indispensable pour faire progresser leur démarche IGP.