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La tension se dissipe autour du lait de consommation

Les entreprises commencent à lâcher du lest sur la rémunération des producteurs, mais la vigilance reste de mise. Dans le même temps, Candia simplifie sa structure.

En baisse régulière depuis plusieurs trimestres, le lait de consommation a entraîné dans son sillage la chute des prix. Cette moindre rémunération, répercutée par les transformateurs sur les producteurs est en train de s’estomper, selon la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait). Sans toutefois annoncer de chiffres, la fédération note que « l es choses bougent plutôt dans le bon sens », revenant à ce qui prévalait fin 2003. Depuis, de nombreux collecteurs ont appliqué des baisses d’environ 3 euros/1 000 l du prix payé, pour compenser la faible valorisation du lait de consommation. Mais l’appel de la FNPL, qui a lancé un ultimatum aux entreprises au début du mois, semble en passe d’être entendu, ces dernières semblant s’engager à mettre certains tarifs à niveau. « Attention, il ne s’agit en aucun cas de hausse, mais d’une remise à niveau acceptable. Les distributeurs bénéficiaient jusqu’ici d’une rente de situation, et ils ne seront pas forcément heureux de revenir à des marges plus raisonnables. Mais il faut partager» tient à préciser M. Psalmon, de la FNPL. Car la situation reste tendue. L’automne dernier, la coopérative Coralis, dont plus de 50 % des débouchés sont constitués par le lait de consommation, avait rencontré des difficultés. Et depuis peu, Sodiaal applique rétroactivement une baisse des prix de 3 euros/1 000 l sur l’année 2004, qui a notamment provoqué des remous en Alsace. Valable pour ce secteur, la baisse des prix englobe toute la filière lait et provoque des réactions des organisations syndicales de tous bords. Après l’emmental, c’est le lait liquide qui est durement touché. Chaque litre vendu l’est à perte, et entraîne la recherche de solutions de repli. « Le problème de fond n’est pas le niveau de tarif, mais la surcapacité de transformation », note M. Psalmon. L’année dernière, le lait liquide vendu en dehors des frontières n’a pas été déficitaire, et a entraîné une réflexion sur les possibilités d’exportation, plus rémunératrice.

À l’échelon national, coïncidence ou pas, Sodiaal et 3A ont annoncé récemment une opération de partenariat. En échange de 18 % de Candia (majoritairement contrôlée par Sodiaal), 3A lui cède ses activités lait de consommation et crème. Cette opération de simplification opérationnelle et industrielle (les installations de 3A travaillaient déjà pour Sodiaal) renforce la position de Candia comme premier intervenant français du lait de consommation, avec 1,65 Mds de litres (suivent Lactalis et Orlait sur le podium).

La FNPL pour « une certaine concentration »

Avec une douzaine d’intervenants majeurs en France, le lait liquide peut encore évoluer. La FNPL est d’ailleurs favorable à « une certaine concentration commerciale », pour éviter que certains petits acteurs soient tentés de tirer les prix vers le bas pour survivre, ponctionnant d’autant les producteurs. Dans le débat actuel autour du prix des marques, les producteurs préféreraient, pour réduire le différentiel entre les produits, une revalorisation des produits de base plutôt qu’un abaissement des tarifs des grandes marques. Pour l’instant la situation s’est calmée sur le front du lait. Reste que le feu continue de couver et risque à nouveau de faire déborder la casserole .

Rédaction Réussir

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