La stratégie de Syndifrais face à l'érosion du marché
> Jérôme Servières, président du Syndicat des fabricants de produits laitiers frais (Syndifrais).
Jérôme Servières : Le marché reste en érosion. Il perd entre 1,5 et 2 % par an depuis trois ans en volume. Il s'est établi à 1,833 million de tonnes en 2015, en régression de 1,7 % par rapport à 2014, sur les hypers et supermarchés, hard-discounts et drives. La fabrication française, quant à elle, recule de 1,1 %, à 3,3 millions de tonnes. Le marché est mature en France avec une consommation de produits laitiers frais de 29 kilogrammes par an par Français en moyenne. Il n'y a pas moins de consomma-” teurs, mais chaque Français en consomme un peu moins chaque année, à cause notamment de la déstructuration des repas et des alternatives comme les compotes, en particulier chez les jeunes. En valeur, le marché est de 4,7 milliards d'euros, en baisse de 1,5 %.
“Nous préparons une campagne européenne pour fin 2017
LMH : Quels sont les produits qui se portent bien ? J. S. : Les produits laitiers frais représentent quatre cent quatre-vingt-huit références en hypers et supermarchés. Tous les secteurs sont en régression : les yaourts et laits fermentés perdent 1,5 %, les fromages frais 3,1 %, les desserts lactés frais 0,9 % et les crèmes fraîches 0,7 %. L'allégé chute de 10 % en un an. À l'inverse, les trois segments qui sont dans une © Sodiaal bonne dynamique sont le bio, en croissance de 13,8 % et les produits laitiers frais aux laits de chèvre et brebis, qui connaissent des croissances à deux chiffres. Même s'ils sont mieux valorisés que les yaourts traditionnels, ces segments ne représentent que 4 % des volumes, ce qui ne suffit pas à gommer la contreperformance globale des marchés. Lancés en 2014, les hyperprotéinés ont pris leur place dans les rayons. Ils représentent entre 1 et 2 % de parts de marché.
À côté des marques nationales et de distributeurs, qui baissent respectivement de 0,4 % et 3,7 %, les autres marques, notamment les marques régionales, affichent une progression de 5,2 %.
LMH : Quelle est la stratégie de Syndifrais pour redévelopper la catégorie ?
J. S. : Face à tous les discours négatifs autour du lait, notre priorité est de reprendre la main en communiquant sur des messages positifs autour des produits laitiers frais, en collaboration avec l'Atla et le Cniel. Nous préparons une campagne de communication européenne pour fin 2017. Nous sommes en train de mettre au point les messages, qui porteront sur le côté essentiel des produits laitiers frais. Nous allons continuer à communiquer vers les médecins et le corps médical, qui méconnaissent parfois ces produits. Nous poursuivons nos travaux de fond au sein de la Maison du lait sur les dossiers réglementaires, de qualité et de la logistique, qui sont propres à notre profession.
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