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La stévia trouvera-t-elle son public en Europe ?

Si la guerre des édulcorants naturels est lancée entre Tereos, Cristal Union ou encore le groupe Mérisant, les industriels des boissons, de l’épicerie ou des produits laitiers vont-ils tous fondre pour la stévia ? Les premiers essais semblent pour l’heure peu concluants.

L’entrée du mot stévia dans le dictionnaire sera-t-elle la seule heure de gloire de cette plante naturelle originaire d’Amérique du Sud ? Récemment autorisée par l’Union européenne, la stévia a droit de cité en Europe à partir de ce 2 décembre. Pour autant, les industriels vont-ils tous se ruer sur cet édulcorant ? Tereos et Cristal Union sont persuadés du fort potentiel de la stévia. Chacun de leur côté, ils ont conclu des partenariats avec PureCircle pour l’un, Cargill pour l’autre, afin de proposer à la commercialisation un édulcorant zéro calorie à base d’extraits de stévia. « L’autorisation de mise sur le marché en France et bientôt en Europe des édulcorants à base de stévia représente un potentiel de développement et de diversification significatif pour la marque de sucre trentenaire, qui s’allie au numéro un du marché nord-américain des édulcorants à base d’extraits de stévia pour s’assurer un leadership commun sur le marché français », affichait en octobre Cristal Union en annonçant le partenariat entre Daddy et Truvia, produit par Cargill. De son côté, Téréos se félicitait le 15 novembre dernier de l’approbation finale de la Commission européenne sur l’utilisation d’extraits de stévia et annonçait le lancement prochain d’une solution sucrante innovante et brevetée composée d’extraits de stévia associés à du sucre, à destination de ses clients industriels, pour faciliter la mise au point de produits à réduction calorique, « Steviasucres ».

Un goût persistant de réglisse à masquer

Toutefois, si le chocolatier Villars a été le premier à lancer des tablettes de chocolat à base de stévia, ce sont davantage les fabricants de boissons ou de sodas qui ont suivi. Si Coca-Cola propose déjà un Fanta Still à la stévia, le groupe américain attendait l’autorisation européenne d’utilisation d’extraits de stévia pour lancer de nouveaux produits. S’il n’est pas question de remplacer l’aspartame du coca-cola light ou du coca-cola zéro, le groupe prévoit de lancer de nouveaux produits à base de stévia en 2012. Parmi les autres boissons, Breizh Cola et Eckes-Granini sous sa marque Joker ont passé le cap. En dehors de ce secteur, il n’y a que Danone sous sa marque Taillefine à avoir tenté l’expérience. Le produit semble avoir du mal à séduire les consommateurs, mais le groupe maintient sa gamme. Signe peut-être d’un enthousiasme modéré, ni Yoplait ni Lactalis Nestlé Produits Frais n’ont pour l’heure proposé leur propre gamme. Aux côtés de ces groupes, aucune PME ne semble non plus avoir succombé à la tentation. En Suisse, Ricola avait abandonné son projet de bonbons à la stévia en 2010. En cause, notamment : le goût persistant de réglisse de cet édulcorant. Cet écueil pousse différents fabricants d’ingrédients à développer des agents masquants pour les industriels. C’est le cas en particulier du groupe américain Wild Flavors. Filiale d’Air Liquide, la société française Seppic étend aussi son offre en proposant un large choix d’édulcorants extraits de la stévia avec différents niveaux de purification. Troisième édulcorant au niveau mondial derrière l’aspar-tame et le sucralose, la stévia a représenté un chiffre d’affaires global de 180 millions de dollars en 2009, dont 85 % réalisés aux États-Unis. La traversée de l’Atlantique semble pour l’instant incertaine.

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