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La sortie de crise ne semble pas pour demain

La filière œufs française craint une nouvelle année de prix sous pression et de lourdes pertes financières, du fait d'une production qui continue de croître.

À5,58 euros les 100 œufs fin janvier, la Tendance nationale officieuse de l'œuf (TNO) calibré a perdu 1,37 euro depuis Noël, sous l'effet d'une demande atone et d'une offre étoffée par les retards d'enlèvement liés aux jours fériés de décembre. En toute fin de mois, le marché renouait avec l'équilibre. La demande sortait de sa léthargie, alors que l'amont disposait d'un peu moins de volumes, ayant écoulé ses surplus, à l'industrie et à l'export.

Si cette évolution du commerce est saisonnière, l'inquiétude grandit au sein de la filière. Beau-coup craignent que 2014 soit une nouvelle année de pertes financières. Alors que les charges restent élevées, la valorisation des œufs demeure insuffisante. Et la pression des détaillants et des utilisateurs d'ovoproduits s'intensifie. Les négociations sont rudes, l'aval estimant que l'abondance de l'offre doit se traduire par des baisses sensibles de prix.

La production française poursuit sa croissance

Ce ne sont pas les prévisions de production qui permettent à l'amont de résister à la pression baissière. Selon Agreste, le modèle SSP-Itavi-CNPO* estime à 8 % la hausse de l'offre hexagonale en février par rapport au même mois de 2013. Et au dire de nombreux acteurs de la filière, aucune inversion de tendance ne semble se profiler ces prochains mois.

Seule petite éclaircie au tableau : l'offre communautaire pourrait être plus modérée. Selon l'organisation allemande MEG, le potentiel de poules en production atteindrait 334,3 et 336,3 millions de têtes respectivement en février et mars, soit 1,9 et 1,8 % de moins qu'un an plus tôt. Des données à considérer avec prudence. Calculées à partir des mises en place de poulettes dans chaque État membre, elles ne tiennent compte ni des abattages anticipés, ni des mues. Or, ces dernières sont très fréquentes dans certains pays (nord et est européen notamment) et se développent dans d'autres. Si une mue abaisse le nombre de poulettes démarrées, elle ne se traduit pas pour autant par une baisse marquée de la production, les lots s'arrêtant de produire pendant un mois pour revenir ensuite un peu en deçà de leur productivité initiale.

Revoir l'offre à la baisse ou l'exporter

Pour redresser ses prix de vente et espérer sortir de la crise, deux solutions se présentent à la filière : abaisser son offre ou maintenir ses volumes et se positionner à l'export. Dans le premier cas, abattages anticipés et allongements des vides sanitaires devront s'intensifier (comme à la fin de l'été 2013), mais ils devront être suivis, cette-fois-ci, d'une baisse des mises en place. Pour développer les expéditions, outre les contraintes techniques qu'un tel circuit de distribution génère (comme le marquage des œufs), chacun devra accepter d'être fréquemment à des niveaux de prix ” en deçà de ceux proposés par la concurrence européenne. Ce qui n'est pas sans risque, ne donnant aucune certitude à l'amont de pouvoir renouer avec des tarifs acceptables pour les trésoreries.

En Europe, le potentiel de poules en production atteindrait 334,3 et 336,3 millions de têtes en février et mars 2014

Malgré le peu de lisibilité, la filière est acculée à agir sous peine de voir la sortie de crise s'éloigner de nouveau et le nombre de défaillances d'entreprises se multiplier.

*Service statistique et prospective du ministère de l'Agriculture (SSP), Institut technique de l'aviculture (Itavi), Comité national pour la promotion de l'œuf (CNPO).

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