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La sécheresse au Chili réduit l'offre de raisin et d'avocat

Les cinq réservoirs d'eau du centre du Chili sont presque vides. Le quart des surfaces de vignes serait perdu et les deux tiers de celles d'avocatiers touchés. Reportage.

Le Chili, premier producteur mondial de raisins de table à contre-saison, subit une sécheresse qui sévit au centre du pays dans les régions III, IV, V et la métropole Santiago. « La dernière grosse chute de neige au sommet des Andes (8 mètres) dans la région de Coquimbo (IV) remonte à 1997. La moyenne annuelle est de 2 mètres. L'an dernier, il n'est tombé que 40 cm, d'où le très bas niveau actuel des retenues vouées à l'irrigation », explique Rodrigo Velásquez, directeur de Frutexport, qui fournit notamment du muscat rosé en France. « Historiquement, les cycles secs durent dix ans. Celui-ci, n'en finit pas », déplore-t-il.

Les cinq réservoirs d'eau de cette région sont presque vides, à 7 % de leur capacité, hormis celui de La Laguna, rempli à 60 %, qui est situé à 2 800 m d'altitude, mais c'est le plus petit. « Nous avons déjà perdu le quart des surfaces de vignes et les deux tiers de celles d'avocatiers, reconverties pour partie en oliveraies », raconte Rodrigo Velásquez dont les chambres froides, qui avaient reçu 1,1 million de caisses de 8,2 kg de raisins en 2011, n'en ont traité cette année qu'un demi-million. « Si la sécheresse persiste, elle emportera avec elle toute l'industrie. Déjà quatre entreprises de froid ont fait faillite. » La production de raisin dans les vallées de Coquimbo a diminué cette année de 30 % dont une partie a été séchée, faute de qualité. L'impact du phénomène climatique reste relatif au plan national, car les régions situées au sud de Santiago sont épargnées.

À cause de ce climat aride, l'arrivée des raisins chiliens aux États-Unis a été retardée du 25 novembre à début décembre, alors que les producteurs américains et péruviens ont développé des variétés précoces. Le seul atout actuel des Chiliens est la récente dévaluation du peso. « Nous exportons en Europe lorsque le taux de change nous avantage, confirme Rodrigo Velásquez. Quelques containers, voire des envois par avion dans le cas du muscat. Presque tout passe par Rotterdam ou atterit directe-ment à Paris. »

Hausse paradoxale des envois de raisins vers l'Europe

Le raisin péruvien réorienté vers l'Europe

Paradoxalement, la sécheresse pourrait se traduire par une hausse des envois de raisins vers l'Europe, qui rémunère mal la qualité supérieure contrairement aux marchés asiatiques. Or, la qualité générale des dernières récoltes chiliennes est médiocre. « Les Péruviens, qui exportent eux aussi des variétés Red Globe de janvier à mars, en redirigeraient une bonne partie des États-Unis vers l'Europe afin de corriger une mauvaise stratégie commerciale qui avait fait chuter les prix l'an dernier, suite à des livraisons massives aux États-Unis », affirme Hermán Alday, directeur de l'exportateur Serco. Selon lui, la France est la première destination des avocats du Chili, exportés à partir d'octobre, représentant 60 % de ses envois vers l'UE. Le prix payé par les importateurs français irait de 5,5 à 8,5 € la caisse de 4 kg, selon lui. « Mais, faute de marchandise, notre marché intérieur devient plus alléchant. Les Chiliens consomment de l'avocat au goûter et dans le hot dog. Sa valeur locale atteint 2,2 /kg, et les restaurants paient cash », précise-t-il.

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