La sardine reprend des couleurs
La production de sardines en France sur la campagne 2011 s’annonce comme un bon millésime, même si la production est légèrement en retrait par rapport à la campagne précédente. Sur près de 90 % de la campagne réalisée (du 1er janvier au 15 novembre), FranceAgriMer signale une production ayant transité sous les criées françaises de 16 201 t, en baisse de 4,5 %. En revanche, le prix moyen négocié sous criée a augmenté de 5 centimes, à 66 centimes. Le poisson bleu a été pêché majoritairement par des chalutiers senneurs et débarqué en premier lieu dans trois ports du Sud-Finistère. Les ports cornouaillais de Saint-Guénolé Penmarc’h (6 676 t), Douarnenez (4 322 t) et Concarneau (1 683 t) représentent à eux seuls 78 % de la production française. Une position qui conforte la dynamique des senneurs bretons pratiquant la pêche à la bolinche (une vingtaine d’unités) et consacre le plateau continental atlantique comme la principale zone de pêche française.
Derrière suivent Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée), seul port à dépasser 1 000 t (1 492 t sur la période janvier-novembre). Beaucoup plus loin derrière se positionnent Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) avec 626 t enregistrées sous criée, Lorient (528 t) puis Boulogne (208 t). « Les ports méditerranéens sont clairement en perte de vitesse par manque de ressource », explique Marion Fischer, chargée d’études économiques à FranceAgriMer. Sans conteste, la demande a été soutenue tout au long de la saison. À lui seul, le marché du frais a absorbé l’essentiel de la production (15 543 t contre 15 026 t l’an passé, toujours du 1er janvier au 15 novembre). « Sur ce marché, nos panels arrêtés à fin septembre indiquent une demande des ménages supérieure de 5 % à 2010, et un prix consommateur moyen également en hausse (+ 7 % à 5 euros du kilo) », poursuit Marion Fischer.
Baisse des volumes vers la transformation
Par conséquent, les volumes reportés vers la transformation sont en nette baisse (657 t cette année contre 1 934 t en 2010) et ne représentent que 4 % du total débarqué. Dans le Pays bigouden, la société de mareyage Halios (groupe Fipêche-Le Graët), gros acheteur de sardines (3 350 t cette année dont 2 700 pour le frais et 650 t pour le surgelé) confirme la bonne dynamique du marché. « Le produit est attractif en période de crise et il bénéficie d’une bonne image, autant en qualité que sur ses avantages nutritionnels. C’est un produit qui revient à la mode », explique David Charbonnier, dirigeant du site de Saint-Guénolé Penmar’ch. La grande distribution met la sardine facilement en avant sur les étals. En surgelés, la sardine pêchée à la bolinche en Bretagne-Sud profite de la certification MSC pour une pêche durable, décrochée en juillet 2010. « C’est un plus pour le marché du surgelé, surtout pour les acheteurs de la RHD », souligne David Charbonnier.