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La Russie reste ouverte aux viandes européennes

Un accord est intervenu mardi. Si l’UE avait fort à perdre, les Russes sont très dépendants de l’import.

La Russie, qui avait menacé de décréter un embargo sur la viande européenne au 1er janvier 2007 avec l’entrée de la Bulgarie et la Roumanie dans l’Union européenne, a déclaré mardi qu’elle allait poursuivre normalement ses importations, une nouvelle accueillie avec prudence à Bruxelles. Le ministre russe de l’Agriculture Alexeï Gordeev a fait cette annonce à l’issue d’une rencontre à Moscou avec le commissaire européen à la Protection des consommateurs Markos Kyprianou, en soulignant que les inquiétudes russes liées à la qualité de la viande bulgare et roumaine étaient levées. « Nous nous sommes mis d’accord pour signer un mémorandum » entre l’Union européenne et la Russie, a dit le ministre. « A partir du 1er janvier, les livraisons de produits de l’Union européenne - je souligne celles qui sont autorisées et par toutes les entreprises qui sont enregistrées - continueront selon le régime normal », a-t-il ajouté.

A Bruxelles, la Commission européenne a souligné toutefois dans un communiqué que « l’accord verbal (conclu à Moscou) devait encore être validé par des experts avant la signature d’une déclaration d’intention le 18 janvier à Berlin », lors de la Semaine verte. Le commissaire Kyprianou « a souligné l’importance de respecter cette échéance et de signer même si possible la déclaration d’intention plus tôt», selon le communiqué. Les experts de l’UE et de la Russie vont « commencer à travailler dès mercredi (hier, NDRL) » à Moscou sur ce texte, a précisé Alexeï Gordeev en assurant qu’il ne reste «plus que des questions techniques».

Un gros débouché

La Russie constitue un gros débouché pour les viandes européennes. Il se chiffre à 1,7 milliard d’euros de produits animaux exportés chaque année, selon les chiffres de la Commission. Le courant d’affaires est particulièrement florissant en porc. « Les exportations de l’UE pourraient remplir le contingent à droits réduits, soit 236 000 tonnes de viande porcine. Elles doubleraient par rapport à 2005 », souligne l’Ifip dans son dernier baromètre. La presse russe s’inquiétait cette semaine d’une pénurie de viande. De grands combinats de boucherie fonctionnent pratiquement grâce à la viande importée. Le projet national « Développement du secteur agroalimentaire » ne prévoit que la stabilisation du cheptel bovin, qui est actuellement en décroissance. Une augmentation de la production carnée dans le cadre de ce projet est attendue à hauteur de 7 % d’ici à deux ans, en premier lieu grâce à la construction de nouvelles fermes d’élevage de porcs. La majorité des experts ne prévoit toutefois pas d’augmentation de la production domestique dans un proche avenir.

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