La revanche de Barnier
Michel Barnier n’a guère apprécié un récent billet d’humeur publié dans l’hebdomadaire agricole la Haute-Loire paysanne. L’auteur, Gilbert Bros, président de la chambre d’Agriculture, y appelait Nicolas Sarkozy à se démettre au plus vite de son ministre de l’Agriculture, jugeant que, ces derniers mois, l’agriculture de montagne et des zones défavorisées du massif central avait été « massacrée » par le manque d’engagement financier de la part de l’État dans ce domaine. Extraits du billet intitulé sobrement « Barnier nous mène à la faillite » : « Trop, c’est trop, Monsieur le président de la République. Votre ministre de l’Agriculture qui a pourtant reçu une bonne feuille de route de votre part, mérite un zéro sur 20. Vous vous êtes trompé en le nommant. L’erreur est humaine mais souvenez-vous que quand on a fait une erreur, il n’y a rien de pire que de ne pas la reconnaître et de ne pas en tirer les conséquences. En attendant, nous devons nous mobiliser le 4 octobre au Sommet de l’Élevage pour faire à Michel Barnier le comité d’accueil qu’il mérite ». Autant dire qu’après un tel réquisitoire, le ministre de l’Agriculture a savouré l’accueil triomphal qui lui a été réservé au sommet de l’Élevage et les félicitations empressées des responsables de l’élevage. Il faut dire que le locataire de la rue de Varenne n’était pas venu en Auvergne les mains vides, mais après avoir négocié un important accord européen permettant la levée des principales restrictions de déplacement du bétail français, paralysé par la fièvre catarrhale depuis des semaines. Et après avoir présenté quelques jours auparavant un budget, certes en réduction, mais faisant la part belle à l’indemnité compensatoire de handicaps naturels et à la prime à l’herbe.