La remontée du pétrole se fait sentir hausse
Le complexe oléagineux dans son ensemble, même s’il a marqué une pause dans l’attente des premières prévisions de production du ministère américain de l’Agriculture, reste bien orienté du fait bien sûr de la remontée des cours du pétrole, d’importants besoins chinois qui assèchent les disponibilités américaines et des faibles récoltes de l’Amérique du Sud.
Cette tendance ne devrait pas être infléchie par la sortie du rapport de l’USDA dont les résultats sont globalement conformes aux attentes des opérateurs. La production mondiale de graines de soja devrait augmenter nettement en 2009-2010 à 241,7 millions de tonnes, contre 212,8 millions de tonnes en 2008-2009. Les productions seraient en forte hausse chez les trois premiers producteurs mondiaux. Les États-Unis produiraient 86,95 millions de tonnes contre 80,54 millions de tonnes cette année. De plus les conditions climatiques actuelles sur les plaines américaines, qui perturbent les semis de maïs, pourraient conduire les « farmers » à augmenter les semis de soja qui sont plus tardifs. Le Brésil, toujours selon l’USDA, devrait produire 60 millions de tonnes contre 57 millions de tonnes alors que l’Argentine (et cela est plus que vraisemblable) ne devrait pas avoir de mal à faire beaucoup mieux. On attend pour la prochaine récolte 51 millions de tonnes contre seulement 34 millions de tonnes pour la campagne en cours.
Ces perspectives lointaines et sujettes à beaucoup de cautions ne perturbent pas les opérateurs. La faiblesse de la récolte surtout en Argentine, qui a poussé les acheteurs chinois à se couvrir en marchandises américaines même si leur appétit semble s’essouffler, devrait aboutir sur cette fin de campagne à un stock de report américain en peau de chagrin puisqu’il ne devrait être que de 3,53 millions de tonnes. Ainsi, malgré la hausse importante de production attendue aux États-Unis, les disponibilités au début de 2009-2010 ne seraient supérieures que de 3 % à celles de cette année.
La consommation attendue en hausse
Beaucoup d’inconnues pourtant encore dans cette équation. Le climat tout d’abord, qui peut encore réserver bien des surprises, et puis la sortie de crise que beaucoup espèrent mais qui est loin d’être nette. Si l’on ajoute l’inconnue pétrole et la hausse importante des taux de fret, on se rend compte que décidément il est toujours aussi difficile de prévoir l’avenir. Les fonds de pensions semblent malgré tout confiants et semblent accorder aujourd’hui plus de vertus aux marchés des matières premières qu’aux valeurs financières.
L’USDA, de son côté, paraît relativement confiant puisqu’il table pour la prochaine campagne sur un accroissement mondial de la consommation de protéines du fait principalement de la Chine, et également sur une hausse de la consommation d’huile, toujours du fait de la Chine mais aussi de l’Inde et de l’Union européenne.