La réforme et les commissions
Le grand dessein de Philippe Mangin, le président de Coop de France, prend corps peu à peu. Après une soirée de négociations tumultueuses, quatre fédérations de coopératives (FFCAT, FNCBV, SNDF, Syncopac FFCAT (céréales, appro), FNCBV (bétail-viande), SNDF (fourrages déshydratés), Syncopac (alimentation animale).) ont accepté de se fondre au sein de l’organisation unique du mouvement coopératif (lire À savoir d’hier). Deux poids lourds devraient les rejoindre : la FNCL (lait) et la CCVF (vins). Ce qui devrait encourager les fédérations les plus réticentes à suivre le mouvement. Une installation sous un même toit est prévue d’ici le 1er janvier 2005, date à laquelle 7 fédérations interrégionales remplaceront les multiples Fédérations régionales actuelles.
Ce coup d’accélérateur donné à la fusion des organisations coopératives a surpris les plus sceptiques qui doutaient de la capacité des fédérations agricoles à se réformer d’elles-mêmes. C’est sans doute le signe que l’on a bel et bien changé d’époque et que les appels des agriculteurs à simplifier l’organigramme des structures agricoles commencent à être entendus.
Ce qui ne change pas hélas, c’est le rythme monotone des initiatives publiques pour tracer « l’avenir » de l’agriculture et de l’agroalimentaire. De « comités de pilotage » en « groupe de travail » et de « comités » en « commissions ad hoc », on ne voit pas très bien à quoi pourrait aboutir le « partenariat pour les industries alimentaires » que vient de lancer le secrétaire d’État à l’agriculture, Nicolas Forissier. Sur ce plan, il est à craindre que Philippe Mangin, qui a beaucoup milité pour que cette initiative voit le jour, rencontre le même succès qu’avec Coop de France.