La réforme de la PAC a dopé le revenu agricole
« Le revenu agricole moyen par exploitation en termes réels a augmenté en moyenne annuelle de 3,9 % par an entre 1991, dernière année précédant la réforme de la Pac et 1995 ». C’est ce qui ressort d’une étude menée par le Scees (service central des enquêtes et études statistiques) du ministère de l’Agriculture, dont l’objet était d’étudier les conséquences de la réforme de la PAC sur le revenu agricole. Une croissance en partie liée à la diminution du nombre des exploitations. Le revenu global agricole n’a finalement augmenté que de 1,4 % par an, mais comme les « convives » sont moins nombreux à se partager le gâteau…
Si la tendance est clairement positive, elle masque toutefois de fortes fluctuations annuelles. Ainsi, en 1991 et 1992, le revenu a connu une évolution négative, avec respectivement -1 et -6,7 %. La tendance s’est ensuite inversée en 1994 et 1995, avec +12,6 % puis +10,4 %. La hausse du revenu agricole moyen par exploitation masque en fait un transfert des sources de revenu. Ainsi, la baisse de la valeur ajoutée de l’agriculture (191,1 milliards de francs en 1990, contre seulement 158,6 milliards de francs en 1995), liée au recul des prix agricoles et plus précisément à la diminution des aides transitant par le marché (42,98 milliards de francs en 1991, contre 16,59 milliards de francs en 1995) a été compensée par la mise en place d’aides directes. Les subventions d’exploitation sont passées de 12,9 milliards de francs à 50,1 milliards de francs (soit une progression de 37,2 milliards de francs). « Cette augmentation des subventions est entièrement liée à la réforme de la PAC » qui, précise l’étude, a débouché sur « la réduction du soutien par les prix et la compensation des effets sur le revenu par l’attribution d’aides directes aux agriculteurs ». Le panel des aides s’est diversifié, avec des aides compensatrices aux oléagineux dès 1992, des aides pour le gel des terres, la baisse des prix des céréales ou des protéagineux , etc.