La Recherche contre les budgets agricoles ?
La prochaine attaque de la PAC viendra de là où l’agriculture ne l’attend pas ! Réunis par et autour du vice-président de la Commission, Günter Verheugen, des groupes de travail préparent « un espace européen des recherches » pour qu’entre 2007 et 2013 l’Union dépense 51 milliards d’euros pour la recherche et seulement 5 milliards d’euros pour la PAC. La compétition avec les USA et l’Asie ne se jouera pas à l’avenir dans les champs, mais dans les écoles, les universités et les laboratoires, disent ceux qui participent à l’élaboration de ce programme. Les États sont priés d’augmenter leurs budgets de recherches de 2 à 3 % du PIB et de coordonner leurs actions avec les programmes européens.
Ces derniers seraient couronnés par certaines institutions communautaires de recherches, dans le domaine de l’espace ou de la physique des particules par exemple, et de toute manière par un European Institut of Technology, organisme commun de soutien financier à la recherche. Personne ne parle publiquement d’une affectation pure et simple du gros des dépenses agricoles à la Recherche. Mais les premiers tests viendront début avril avec la publication de la proposition de doublement des dépenses européennes de recherches de 5 à 10 milliards d’euros par an.
La Commission annoncera également des priorités telles que les recherches dans le domaine de la sécurité (autour de 1 Md/an), de la santé et de la médecine. Par un Conseil européen de la Recherche, ERC, l’Union financerait pour la première fois directement la recherche fondamentale (avec plus de 25 % des moyens) ; vingt plates-formes technologiques européennes transformeraient ensuite les acquis fondamentaux en initiatives technologiques européennes avec participation des entreprises intéressées (par exemple l’économie de l’hydrogène.) L’Union vise à développer les synergies en matière de recherches fondamentales et recherches appliquées. Les hommes politiques régionaux seront appelés à modérer la construction de nouvelles routes de contournement et de consacrer des fonds structurels « aux Universités et aux scanners » ainsi qu’à favoriser fiscalement les entreprises de recherches, et financièrement le maintien sur place et l’immigration des talents.
Ceci étant dit, il faudra trouver les sous ! Les Etats contributeurs nets ne veulent pas augmenter le budget européen ni diminuer qui les dépense agricoles, qui les fonds structurels qui le financement du développement rural. Ce programme de recherches est à l’évidence aussi un levier avec lequel la Commission veut faire bouger les positions.