La productivité au service de ses marques
« Je ne fais pas de MDD premier prix », affirme Monique Piffaut. « Les premiers prix passent par des recettes qui ne me conviennent pas », poursuit-elle. Si le groupe Financière Turenne Lafayette fabrique toujours beaucoup de marques de distributeurs (avec 39 % des parts de marché des MDD sur les plats cuisinés appertisés), depuis plusieurs années sa présidente affiche de fortes ambitions sur ses marques, William Saurin et Paul Prédault en tête, Garbit, Petit Jean et la Belle Chaurienne. Et pour maintenir ou se faire une place en rayon, elle mise sur le rapport qualité-prix et une garantie en termes de sécurité alimentaire. William Saurin dispose ainsi de la plus grande usine de plats cuisinés en Europe – sur 52 000 m2, 100 000 t annuelles sortent ainsi de l’usine de Pouilly – et d’un laboratoire comprenant 14 personnes. William Saurin et les autres marques d’Agripole, holding personnel de Monique Piffaut, détiennent 62 % du marché des plats cuisinés. Sur le pôle salaison, pour s’assurer une place au rayon libre-service jambon cuit, Monique Piffaut a investi 22 M€ dans l’usine Paul Prédault à Goussainville. Fidèle au cabinet SNC-Lavalin et au responsable de la filière viande, Jean-Luc Lambert, elle n’a pas hésité à investir dans un trancheur (Formax) importé des États-Unis et permettant à terme une cadence de 35 000 à 38 000 barquettes par heure. Cette hausse de la productivité devrait compenser les contraintes techniques liées à la fabrication de la recette Le Foué. « Aujourd’hui dans l’agroalimentaire, on a besoin de technicité », estime Monique Piffaut, affirmant bien connaître les attentes de la grande distribution. La modernisation de ses outils de production s’accompagne d’un rajeunissement de l’équipe dirigeante du groupe. Préparant sa succession, Monique Piffaut se félicite d’avoir constitué une équipe d’une moyenne d’âge de 40-45 ans, dont les membres sont pour la plupart issus de grandes écoles.