La production ovine retrouve le moral
Pour sa première participation à l'assemblée générale de la Fédération nationale ovine, le 15 avril, à Narbonne (Aude), le ministre de l'Agriculture n'a pas tari d'éloges sur le «dynamisme et la volonté» qui animent les éleveurs de moutons. Il est vrai que, depuis la mise en place, en 2001, d'une charte de relance de la production ovine, «l'hémorragie» de brebis déclarées a très sensiblement diminué : elle n'a été que de 30 000 têtes en 2003 par rapport à 2002, alors qu'elle atteignait 150 000 bêtes par an les années précédentes. Neuf régions connaissent par ailleurs une évolution positive, des installations ont été enregistrées dans des départements où elles étaient inexistantes dans les années 90 et l'effectif moyen des troupeaux est en augmentation (+ 50 brebis en moyenne).
+ 20 % dans les cinq prochaines années ?
Mais la Fédération ne compte pas en rester là, d'autant que la production française est toujours déficitaire, par rapport à la consommation. La FNO table ainsi sur une augmentation de 20 % de la production dans les cinq prochaines années.
Pour ce faire, elle travaille à la modernisation de la profession et réalise de gros efforts de communication, afin de séduire de jeunes éleveurs potentiels, dès leur formation dans les lycées agricoles. Les Jeunes Agriculteurs espèrent, pour leur part, 1 000 installations de jeunes en ovins par an et une progression de dix brebis dans chaque troupeau existant. La Fédération cherche, par ailleurs, de nouvelles solutions pour favoriser les installations. Elle propose notamment de faire appel à des investisseurs pour financer le capital d'exploitation (bâtiment, cheptel...) ou le foncier, et suggère d'instituer une défiscalisation, comme cela existe pour les entreprises.
La modernisation des élevages porte, aujourd'hui, essentiellement sur l'identification électronique (voir page suivante) et sur la mise aux normes des bâtiments.
Bernard Martin, président de la FNO, a d’ailleurs profité de la présence du ministre pour lui demander des nouvelles des 154 dossiers de mise aux normes, bloqués depuis trop longtemps dans les administrations. Hervé Gaymard a assuré avoir donné des instructions pour qu’ils soient « réglés très rapidement». « Une enveloppe de 1,7 million d’euros a été prévue à cette fin, a-t-il précisé. Il faut mettre le turbo sur les bâtiments d’élevage. Dès 2006, je prévois le doublement du nombre annuel de dossiers aidés. »