La « premiumisation » de nos exportations
L’un des aspects notables du bilan de nos exportations de vins et spiritueux en 2006, outre le fait qu’elles ont établi un nouveau record (voir notre édition de mercredi), aura été leur progression en valeur plus importante qu’en volume. C’est ce que Philippe Casteja, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux baptise du néologisme de « premiumisation ». Ainsi, les 159,4 millions de caisses (12 bouteilles, soit 9 l) de vin exportées l’an dernier ont représenté une progression de 5,8 % en volume par rapport à 2005 mais de 11,6 % en valeur.
L’écart le plus sensible entre volume et valeur a été réalisé par les vins les vins tranquilles AOC tranquilles avec 63,6 millions de caisses exportées, + 4,1 % pour 2,93 milliards d’euros, soit + 13,6 %. Notre premier client en vin, le Royaume-Uni, n’a pourtant pas accru ses achats en quantité (-1,9 %) mais ils y ont progressé de près de 10 % en valeur. Seule exception à cette évolution, les vins de table et de pays dont l’augmentation en volume de 6,4 % n’a procuré qu’un maigre +0,8 % en valeur, conséquence des mauvais prix de ces produits l’an dernier notamment ceux des vins de table qui ont obtenu un bon résultat quantitatif (+9,4 %), mais affichent un compte légèrement négatif en valeur (-0,2 %). Le bon score quantitatif des VDT est sans doute la conséquence de leur bas prix.
Cognac : les VSOP plutôt que les 3 étoiles
La « premiumisation » se manifeste aussi pour les spiritueux, en particulier pour le cognac dont les 12, 3 millions de caisses (de 8,4 l contre 9 pour le vin) exportées représentent une progression de 6,6 % et le 1,5 milliard d’euros qu’elles ont rapporté, une hausse de 11,4 %. Aux Etats-Unis, notre premier acheteur de cognac, les « trois étoiles » basiques laissent de plus en plus la place aux VSOP et autres haut de gamme. Cependant le phénomène majeur dans le domaine des spiritueux en 2006, est la confirmation de l’expansion fulgurante des exportations françaises de vodka : + 30,6 % en volume avec 7,5 millions de caisses, en deuxième position derrière le cognac, pour une valeur de 359 millions d’euros, soit + 118,7 % !