La première Commission Barroso est morte née
Rien n’y aura fait. José Manuel Durao Barroso, futur président de la Commission européenne a capitulé devant les eurodéputés. Il n’a d’ailleurs même pas pris la peine de soumettre son équipe à leur vote. « Je suis arrivé à la conclusion que si un vote a lieu aujourd’hui, le résultat ne sera pas positif pour les institutions européennes», a expliqué M. Barroso mercredi. « Dans ces circonstances, j’ai décidé de ne pas soumettre la nouvelle Commission à votre approbation». Ce cas de figure, inédit, va prolonger de fait le mandat de la Commission Prodi, en place depuis 5 ans et qui devait prendre un terme au 1er novembre. M. Barroso a finalement cédé aux contestations des eurodéputés, exaspérés au fil des semaines du manque de réactions aux critiques émises par plusieurs commissions parlementaires sur certains membres de son équipe, s’inquiétant en particulier de risques de conflits d’intérêt ou de manque de connaissance des dossiers. Ces derniers jours, c’est le commissaire italien Rocco Buttiglione, auteur de propos controversés sur l’homosexualité et la famille, qui a cristallisé l’opposition contre lui. Malgré les pressions allemandes incitant à voter en faveur de la Commission Barroso, la balance des eurodéputés a penché en faveur d’un refus d’investiture. À part le soutien du groupe conservateur, M. Barroso ne pouvait s’appuyer sur beaucoup d’alliés. Quelques heures après avoir annoncé sa décision, M. Barroso a refusé de spéculer sur la composition de l’équipe renouvelée qu’il présentera dans les prochaines semaines au Parlement européen.