La poule et le JT
Les fêtes de fin d’année risquent d’être bien moroses pour les producteurs de volaille et pour tous ceux qui vivent de cette production. Cette période, cruciale pour un certain nombre de productions avicoles (dinde, chapon, poularde et l’ensemble des volailles de qualité) s’annonce particulièrement incertaine. Les témoignages que nous avons recueillis (lire "Volailles : incertitudes avant les fêtes" et dans notre dossier «marchés de gros») en attestent. Après une courte période de redressement, il semble en effet que la consommation flanche à nouveau. « La situation est devenue franchement inquiétante pour les volailles entière, y compris pour les productions label», expliquait vendredi un représentant de l’élevage avicole aux Marchés. Si certaines productions cultivent l’optimise (lire notre article d’hier sur Volgers), « d’autres commencent sérieusement à paniquer», nous expliquait ce même interlocuteur, citant des élevages de Bourgogne et de la région Rhône-Alpes. Comment expliquer cette rechute, qu’aucun élément nouveau ne vient justifier? « C’est un phénomène purement médiatique, a répondu aux Marchés un bon connaisseur des medias télévisuels. Les violences en banlieue ont relégué la "crise" de la grippe aviaire au second plan pendant trois semaines. Maintenant que les émeutes se sont calmées, le sujet est revenu naturellement à la Une, car n’importe quelle information venue du sud-est asiatique peut l’alimenter». De fait, il a suffi du premier cas humain diagnostiqué (ou reconnu) en Chine pour que la grippe aviaire fasse à nouveau l’ouverture du 20 heures. A se demander qui, de la poule ou du journal télévisé, est véritablement le plus anxiogène...