La perte de la banane a porté un coup au port de Dunkerque
Avec 57,1 millions de tonnes de trafic, le port de Dunkerque vient d’annoncer son sixième record consécutif permis par « une année florissante » dans le trafic roulier et les marchandises diverses. En revanche, le trafic de conteneurs est pour la première fois en retrait de 4 % avec 197 000 EVP (équivalent vingt pieds). Le cyclone Dean a quasiment supprimé le trafic bananier du premier port français d’importation de fruits en conteneurs (40 000 par an). La banane antillaise devrait néanmoins faire son retour dans quelques semaines à Dunkerque. « Mais ce n’est qu’en 2009 que le port devrait retrouver ses tonnages précédents 310 000 tonnes en 2006. » , a expliqué Daniel Deschodt, directeur commercial adjoint à l’occasion de la conférence de presse annuelle. Les dirigeants du port se rendront aux Antilles du 14 au 19 janvier prochains pour faire le point sur place avec leurs clients.
Par ailleurs, le danois Maersk, leader mondial du porte-conteneurs, vient d’annoncer la suppression de l’escale dunkerquoise de sa ligne Asie-Europe et son transfert au Havre à partir de mars prochain, ce qui représente une perte de 20 % des 197 000 boîtes déchargées en 2007 ! Dans la compétition tarifaire actuelle, l’heure est en effet au « serrage de boulons ». Le renchérissement du pétrole a incité les porte-conteneurs à diminuer la vitesse de leurs bateaux… qui ont néanmoins revu le nombre d’escales sur leurs lignes pour rester compétitifs. « L’arrêt de Maersk, ce n’est pas l’arrêt des atouts de Dunkerque pour le conteneur », a expliqué néanmoins François Soulet de Brugière, le président du port autonome. NFTI, qui gère depuis un an le terminal à conteneurs dunkerquois sur les 44 hectares du port, va néanmoins devoir remonter la pente NFTI est contrôlée depuis un an par APM Terminals (61 %), une filiale du groupe danois AP Moeller-Maersk, Terminal Link, une filiale de l’armateur français CGA-CGM (30 %) ainsi que par le port autonome de Dunkerque (9 %)..
Céréales : l’import plutôt que l’export
Côté agroalimentaire, les évolutions des années précédentes se confirment : baisse importante des exportations de sucre (50 000 tonnes) et des exportations de céréales (556 000 t) à partir de la Sica Nord-Céréales, propriété des coopératives et des négociants du Nord-Pas-de-Calais. Dunkerque parie désormais sur l’importation de céréales (maïs et protéagineux). « C’est l’amorce d’un nouveau schéma logistique prometteur pour les années qui viennent qui s’appuie sur les deux sociétés spécialisées que sont les Silos à Grains Dunkerquois (SGD) et la Sica Nord-Céréales », explique le directeur commercial du port.
En janvier 2007, le responsable logistique de Roquette à l’origine de ce nouveau trafic, annonçait l’arrivée du premier bateau chargé de maïs hongrois et tablait sur un déchargement annuel de 100 000 tonnes de maïs. C’est plus du double qui aura été débarqué à Dunkerque l’an passé : 70 000 tonnes de maïs en provenance de Constanza (mer Noire), 42 000 en provenance du Sud-Ouest et… deux bateaux qui ont déchargé 117 000 t de maïs brésilien en fin d’année. Dunkerque a par ailleurs accueilli un navire chargé de 15 000 tonnes d’huile de tournesol en provenance d’Ukraine pour la fabrication de diester via les deux usines dunkerquoises. Il s’agit de Lesieur (Diester Industries) implantée à Coudekerque et de l’usine Vancauwenberghe (Petite-Synthe).
Omka, société franco-libanaise spécialisée dans l’importation de conserves de thon à partir de la côte Ouest de l’Afrique, vient également d’investir 4 millions d’euros dans le rachat d’un bâtiment de 10 000 m 2 pour un trafic attendu de 2500 EVP en 2008. Enfin, CMA-CGM vient de lancer deux services hebdomadaires de transport conteneurisé sous température dirigée pour un nouveau trafic de primeurs (agrumes et tomates principalement). Ces nouvelles lignes, d’une durée de 4 et 5 jours, relient les ports marocains de Casablanca et d’Agadir avec Dunkerque. La première escale a eu lieu le 13 décembre dernier.