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La Percée du vin jaune illustre le succès des fêtes viticoles

La manifestation constitue le deuxième événement médiatique de Franche-Comté. Elle aboutit à une promotion d’un des produits phares de ce terroir dont bénéficient du même coup tous les vins de la région.

Les organisateurs de la Percée du vin jaune, qui s’est déroulée les 3 et 4 février à Salins-les-Bains (Jura), peuvent remercier le ciel. L’intense soleil d’hiver qui a régné sur la petite cité jurassienne a contribué à attirer la foule pour la 11e édition de cette fête régionale viticole, presque autant que lors de l’édition précédente, organisée dans la préfecture, Lons-le-Saunier.

Plus de 48 000 personnes ont arpenté la grande artère qui traverse Salins-les-Bains, exceptionnellement fermée à la circulation. « Pour vous donner une idée du phénomène, sachez que la Percée du vin jaune est la première fête du vin en France par le nombre de visiteurs et le deuxième événement médiatique de Franche-Comté, après les Eurockéennes de Belfort», s’extasie le directeur de la communication de la Région, Philippe Lancelle.

« Les visiteurs plébiscitent le contact avec les vignerons, la chaleur de l’atmosphère et la possibilité de goûter sur deux jours une très large gamme des appellations régionales», note Marie-Christine Tarby-Maire, la présidente de l’interprofession des vins du Jura. C’est évidemment l’occasion pour les visiteurs d’être les premiers à déguster le dernier millésime du célèbre vin jaune (cette année, c’était le 2000 qui était mis en perce), nec plus ultra de la production régionale, issu des appellations Arbois, Château-Châlon et l’Etoile et du très particulier cépage Savagnin. Chaque bouteille est vendue en moyenne une vingtaine d’euros en grande surface mais avec des entrées de gamme autour de 12 euros qui ne sont pas sans faire polémique auprès des vignerons, lesquels refusent que l’on brade un vin qui doit être élevé six ans et trois mois avant d’être embouteillé dans le fameux clavelin de 62 cl.

Mais le vin jaune représente à peine 3% de la production des vins jurassiens (2548 hl en 2005-2006). Un peu plus que le vin de paille (1%) mais très loin des gros volumes de la région (77000 hl) : arbois blancs et rouges, côtes du Jura ou encore crémants, l’un des rares produits régionaux à connaître une progression des ventes. La Percée est bien sûr l’occasion de faire connaître et de populariser ces vins.

Un événement fragile

L’opération constitue, pour les vignerons indépendants et les cinq coopératives, une excellente opération commerciale. L’immense majorité des visiteurs – en dehors des dégustateurs professionnels – acquittent à l’entrée du village la somme de 10 euros, donnant droit à un verre et à une dizaine de bons de dégustation, dont deux de vin jaune. Pour les 80 vignerons et caves partenaires de l’opération, c’est une occasion unique de vendre du vin sur place, d’enregistrer des commandes ou d’étoffer son fichier de clients et de prospects.

Il reste que l’immense majorité des visiteurs de la Percée du vin jaune viennent de la région, à l’image des consommateurs de savagnin, vins d’Arbois et autres vins du Jura. Les Francs-Comtois mettent en effet un point d’honneur à privilégier leurs appellations régionales – 30% à 40% de la production régionale est vendue au caveau ! C’est à la fois une force pour les vins de la région mais aussi une faiblesse. Les viticulteurs peinent en effet à commercialiser leurs vins, particulièrement typés, à l’extérieur de la région, et a fortiori à l’export qui plafonne à moins de 3%.

Cette grande fête régionale, organisée dans des communes habituellement peu touristiques, est néanmoins fragile. Son organisation repose en grande partie sur la modeste Commanderie des ambassadeurs des vins jaunes et surtout sur une armée de bénévoles (900 cette année). En outre, les infrastructures hôtelières sont, certaines années, très loin de pouvoir répondre à la demande. Les habitués s’inquiètent déjà de cette faible capacité d’accueil pour la Percée de 2008, qui se déroulera dans les villages de Sainte-Agnès et Vincelles. Pour éviter que la Percée ne vampirise l’image des vins du Jura, l’interprofession table également sur des actions de plus longue haleine : route des vins, balisage du vignoble, développement de partenariats avec des opérateurs du tourisme, notamment sur internet, communication en encartés dans la presse nationale et surtout parisienne, dégustation chez des cavistes à Paris, opération Jurabag pour emporter la bouteille entamée au restaurant, pique-nique vigneron en juin prochain dans les caveaux, etc.

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