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La nécessaire évolution des interprofessions

Les interprofessions ont encore un travail important à effectuer pour faire face aux pouvoirs publics.

En organisant hier une table ronde sur les stratégies d’organisation dans les filières, la SAF-Agriculteurs de France espérait un débat alimenté. Les participants, représentants d’organisations et d’entreprises du monde agricole et agroalimentaire, y ont largement contribué, et sont tous tombés d’accord sur le besoin de redéfinir le rôle des interprofessions.

Jérôme Bédier, président de la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution), a défini sa vision des interprofessions, « qui doivent poser les questions de produits, de stratégie et de promotion. Leurs actions peuvent être de sortir les produits mal valorisés, travailler sur la segmentation ou encore analyser la concurrence des pays limitrophes ». Cette définition théorique a rencontré l’adhésion de Philippe Mangin, président de Coop de France, qui a souligné le décalage avec la réalité. « Il faut revoir de fond en comble le rôle des interprofessions, qui ont encore une grande carence dans la capacité à apporter des réponses. Il faut également leur donner plus de souplesse, car elles sont toujours à la limite des ententes ».

La redéfinition des tâches semble d’autant plus incontournable que le soutien des pouvoirs publics s’amenuise devant la place de plus en plus faible de l’état dans des marchés libéralisés. La demande avancée hier par Yves Rio, président du Comité de liaison des interprofessions agricoles et agroalimentaires consiste en un cadre réglementaire rénové, pour que les interprofessions ne passent pas leur temps à gérer les crises, comme celle qui atteint le secteur des fruits et légumes de manière récurrente. « Du côté de Bruxelles, le carcan doit s’ouvrir », estime t-il.

Mais la structuration des interprofessions passera tout d’abord par un changement des mentalités. Car au moindre problème, le réflexe le plus répandu reste d’en appeler à l’état, une démarche qui ne favorise pas la notion de structuration et d’analyse.

Le président de Saveol avance lui la nécessité d’une meilleure coordination des moyens, citant la multiplicité des interventions : « Interfel fait de la publicité, tout comme les sections nationales et les entreprises ». Reste qu’il va falloir passer du stade de la discussion au stade de l’action, devant la concurrence qui frappe les nombreux secteurs de l’agroalimentaire français, en rien aidés par les dix nouveaux entrants européens. Demandez leur opinion aux producteurs de tomates français, pris entre les feux polonais, espagnols et marocains.

Rédaction Réussir

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