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La méthanisation s’étend dans le Sud-Ouest

Deux unités de méthanisation, permettant de valoriser diverses matières organiques, ont été présentées lors du deuxième Salon international du bio et de l’agri-durable (Siad), qui vient de se tenir à Agen.
Les frères Guérin, éleveurs de bovins lait et producteurs de noix et châtaignes, à Nojals-et-Clotte, en Dordogne, ont mis huit ans à monter leur projet d’unité de méthanisation, une activité qu’ils ont choisie pour diversifier leurs productions. Aujourd’hui, ils n’attendent plus que la signature du contrat avec EDF, qui rachètera pendant quinze ans l’électricité produite par cogénération, pour lancer la machine. Le prix d’achat devrait être d’environ 15 centimes du kilowattheure (kWh). Le système installé, qui a nécessité un investissement de 1,25 million d’euros, dont 482 000 euros d’aides (Feder et Plan de performance énergétique), permettra de transformer le lisier et le fumier des vaches (environ 4 000 tonnes par an), mais aussi des rafles et des épis de maïs doux, achetés à l’usine d’Aucy de Castelmoron-sur-Lot, et des boues, graisses et déchets de fromages, produits par la Fromagerie des Chaumes et Fromarsac (groupe Bongrain), auxquelles l’exploitation livre son lait. À la sortie, le digesteur de 1 000 m3 produira, lorsqu’il sera en plein fonctionnement, 950 000 m3 de biogaz, 570 000 m3 de méthane, 2 millions de kWh d’électricité (soit la consommation moyenne de 500 foyers) et 2,55 millions de kWh de chaleur qui servira notamment, à terme, à sécher les noix et le foin en grange.
« La production d’électricité est une diversification économique sécurisée qui nous garantira un revenu de 300 000 euros par an pendant au moins quinze ans, confie Bertrand Guérin. Cela deviendra le premier revenu de l’exploitation. Parallèlement, nous avons abandonné nos cultures de maïs et de blé, afin de ne plus être dépendants de la fluctuation des prix des céréales et des intrants, et nous avons transformé nos champs en prairies, sur lesquelles nous allons épandre la phase liquide issue de la méthanisation. Nous vendrons le digestat (phase solide), une fois déshydraté, comme engrais organique. »

France Prune a investi

À Casseneuil, dans le Lot-et-Garonne, c’est la coopérative France Prune (Maître Prunille) qui a construit une unité de méthanisation à côté de la station d’épuration, dans laquelle elle traite les effluents de ses usines de réhydratation et de conditionnement de fruits secs de Casseneuil et Castillonnès. Une eau très sucrée est ainsi récupérée en fin de process. Auparavant épandue sur des « parcelles neutres », mais très polluante, cette eau sucrée est aujourd’hui utilisée pour produire 1 000 m3 de biogaz par jour, actuellement brûlé par des torchères, mais qui servira, à terme, à chauffer les chaudières de l’usine (10 à 12 % des besoins en gaz). L’eau est ensuite dégazée et clarifiée pour être rejetée dans la rivière Lot, qui longe les installations. « Nous pompons l’eau du Lot, nous la rendons potable pour l’utiliser dans nos process. Lorsque nous la rejetons, elle est de meilleure qualité que lorsque nous l’avons pompée et répond à des normes plus strictes que ce qui nous est imposé », se félicite Philippe Moutier, directeur industriel de France Prune. Le prochain projet « développement durable » du groupe sera de couvrir tous ses bâtiments de panneaux photovoltaïques.

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