La météo fait la pluie et le beau temps sur les marchés

Période du 7 au 13 avril. La semaine écoulée a été marquée par le Conseil céréales de France avec des bilans prévisionnels remaniés. Les ajustements apportés aux bilans de mars concernaient surtout les prévisions d'exportation pour les trois grandes céréales, avec des effets sur les stocks de report d'orge et de maïs. Les perspectives d'exportations pays tiers de blé tendre ont été, une fois encore, augmentées de 200 000 tonnes (t) pour atteindre 10,6 millions de tonnes (Mt), mais une augmentation de la collecte de 130 000 t et une légère baisse (25 000 t) des ventes à l'Union européenne (UE), avec quelques autres ajustements mineurs, annulent la portée des exportations pays tiers sur le stock de report qui est maintenu à 3,58 Mt. Compte tenu de la cadence des embarquements ces dernières semaines (8,3 Mt chargées au 6 avril, dont près de 1,5 Mt pour le seul mois de mars), mais, après une série de délivrances record de certificats d'export, celles-ci se sont considérablement réduites la semaine dernière, avec 189000 tonnes.
Les ventes de maïs à l'UE ont été relevées, elles aussi de 200 000 t, ce qui constitue une bonne surprise et représente quelque 40 % de plus que l'an dernier, même date. C'est cependant insuffisant pour éviter un stock lourd en début de prochaine campagne, avec un report de 3,8 Mt contre 2,3 Mt l'an dernier.
Les chargements massifs d'orge à destination de la Chine ont incité FranceAgriMer à revoir en hausse de 200 000 t les exportations vers les pays tiers, à 3,1 Mt. La portée de cette hausse sur le stock de report est limitée par une baisse de 90 000 t des ventes à l'UE et la prévision stock de report n'est amputée que de 60 000 t, à 1,39 Mt. Cependant, contrairement au blé tendre dont l'activité commerciale est molle, le courant d'affaires en portuaire reste soutenu pour l'orge, avec un prix rendu Rouen qui passe au-dessus de celui du blé standard.
L'euro bas soutient le blé européenLa semaine 16 a débuté par une forte baisse des prix du blé à Chicago, le retour de pluies conséquentes effaçant, pour le moment, la tendance haussière inspirée par les craintes de déficit hydrique. Protégé par un euro sous 1,06 dollar, le blé européen n'a que partiellement subi le contrecoup de la baisse américaine et conserve sa compétitivité.
Le maïs français résiste encore plutôt bien à la concurrence ukrainienne, notamment sur le sud de l'Union européenne, grâce au taux bas de l'euro et aux difficultés logistiques (basses eaux du Danube) qui pénalisent l'origine Europe centrale.