La Mairie de Paris encourage le commerce de bouche
Un poissonnier, deux bouchers tripiers, cinq boulangers-pâtissiers, un traiteur et un fromager : 10 nouveaux commerçants se sont vus remettre une somme de 8000 euros lundi par Bertrand Delanoë pour avoir créé ou repris un commerce à Paris. Ces détaillants sont les lauréats 2006-2007 du nouveau prix d'encouragement à la création ou à la reprise d'un commerce d'artisanat alimentaire mis en place par la Ville de Paris. «Décernés par un jury composé des présidents des fédérations professionnelles d'artisanat alimentaire, de la Chambre des Métiers de Paris, de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris ainsi que de l'Ordre des experts comptables Paris Ile de France, ces prix visent à soutenir les artisans dans leur première année d'activité», indique la Mairie de Paris dans un communiqué.
Cette initiative renforce les dispositifs mis en place par la municipalité afin de soutenir et développer le commerce de proximité. Dès 2004, Bertrand Delanoë a confié à la Semaest (société d'économie mixte de l'Est parisien) une mission appelée «Vital'quartier» qui vise à préserver la diversité du commerce parisien dans six quartiers souvent marqués par la mono-activité : Fontaine-au-Roi (11 e), Sedaine-Popincourt (11 e), Beaubourg-Temple (3 e) , Saint-Denis (1 er et 2 e), Daumesnil-Montgallet (12 e) et Belleville (20 e). La Semaest a reçu 50 millions d'euros pour mettre en œuvre le droit de préemption de la Mairie sur des locaux en pied d'immeuble. A fin juin 2007, 232 locaux étaient déjà maîtrisés. La Mairie annonce dans son dernier trimestriel d'actualité «à Paris» que « cinq nouveaux secteurs (pour environ 30 M Eur) seront concernés en 2008» : Quartier latin (5 e et 6 e), Lancry (10 e), Entre-deux-gares (10 e), Daumesnil-Félix-Eboüe (12 e) et Jonquières-Epinettes (17 e).
Un boucher rue des maroquineries
Récompensé lundi à l'Hôtel de Ville, Emmanuel Mesnil, 37 ans, après plusieurs années passées au rayon boucherie chez Atac (Groupe Auchan), a profité de Vital'quartier pour s'installer 28 rue des Gravilliers dans le 3 e arrondissement. «C'est la rue emblématique des maroquineries, explique Jean-Paul Albertini, directeur général de la Semaest dans «à Paris». Le propriétaire partait à la retraite. Nous avons racheté le local, remis aux normes la boucherie et trouvé un locataire grâce à la Fédération nationale de la Boucherie». La vitrine de la boucherie-triperie rebaptisée «Chez Manu» arbore un auto-collant «Ici la ville de Paris dynamise le commerce».
Un label dont bénéficie également Jean-Louis Rodrigues, 29 ans, boucher rue Erard dans le 12 e arrondissement, ou encore l'atelier du célèbre boulanger Eric Kayser, implanté sur le quai Panhard et Levassor, près de la Bibliothèque François Mitterrand (13 e).
Ces succès ne doivent néanmoins pas masquer les remises en cause fréquentes devant le Tribunal administratif du plan local d'urbanisme de Paris (PLU) accusé de porter atteinte au droit de propriété.