La luzerne, sans fausse modestie
Les déshydrateurs de luzerne, par l’intermédiaire de leur syndicat SNDF, sont parmi les rares producteurs agricoles de grandes cultures à assurer une communication régulière. Celle-ci s’adresse aussi bien au grand public qu’aux autorités européennes, pour les convaincre de l’importance de ce fourrage à l’équilibre protéinique de l’Europe. Les arguments dont dispose cette culture sont dans l’air du temps : l’aspect «naturel» de cet aliment du bétail, un facteur de séduction du consommateur auquel on peut faire ressortir la saine qualité de la viande et du lait issus des animaux consommateurs de luzerne. Autre argument mais auprès des agriculteurs cette fois : sa contribution au développement durable. C’est en effet une culture de proximité capable d’améliorer la structure et la richesse du sol. Bref, la luzerne ne manque pas de séduction et sa production de l’ordre de 1,2 miot ne rencontre pas de problème majeur d’écoulement.
Surtout quand la sécheresse s’en mêle, comme ce fut le cas l’an dernier, et qu’il fallu alors importer quelque 300 000 tonnes de luzerne déshydratée espagnole. Peut-être un peu trop d’ailleurs, car avec l’aide au transport accordée, on peut supposer que des utilisateurs en ont profité pour constituer quelques réserves à bon compte. Celles-ci se révéleraient utiles pour cette campagne, alors que la sécheresse semble poser encore des interrogations. Les 1re et 2e coupes de luzerne ont été globalement bonnes, la 3e s’annonce plus indécise, alors que l’on s’interroge sur le potentiel des céréales fourragères ou du maïs ensilage.