La Laiterie Le Gall investit sur le segment du bio

Sans conteste, la petite Laiterie Le Gall (50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015 dont la moitié grâce au bio, une cinquantaine de salariés) a tout d'une grande. Pas au regard des volumes de beurre (4 000 tonnes par an) et de crème (1,8 million de litres) qu'elle fabrique, mais par son positionnement. « Tout notre beurre est fabriqué en baratte », explique Frédéric Bourget, directeur de l'entreprise. La crème est mise à maturer pendant une quinzaine d'heures avec des ferments avant d'être versée dans un des quatre baratteurs de l'usine. La crème est battue rapidement, montée en chantilly avant de prendre la forme d'une pâte de plus en plus homogène pendant qu'elle se sépare du babeurre ou petit lait. Le cycle de fabrication est plus long que celui du beurre classique. « Il faut une heure pour fabriquer une motte de beurre industriel, vingt-quatre pour un beurre baratte », résume Frédéric Bourget.
25 millions de litres achetés à l'extérieurAussi Le Gall joue-t-il la carte du premium, mettant en avant le plaisir gourmet avec ses deux marques (70 % du chiffre d'affaires) : Le Gall en conventionnel et Grandeur Nature en bio (marque bio du groupe Sill et estampille d'autres produits, comme des yaourts). Ses références sont gastronomiques et son savoir-faire artisanal. Les clients reconnaissent la qualité gustative de ses produits : « le marché du beurre authentique est en croissance et celui du beurre classique en baisse ». Le soin déployé par la filiale du groupe Sill (Plouvien, Finistère) pour recruter un artisan beurrier en dit long sur son niveau d'exigence. « Nos quatre artisans beurriers doivent être très attentifs, à l'œil et à l'oreille, lors de la fabrication du beurre baratte », poursuit le dirigeant.
La laiterie transforme l'équivalent de 105 millions de litres de lait dont 80 millions collectés en propre (65 millions en conventionnel, 15 millions en bio) et achète à l'extérieur, chez Biolait en particulier, 25 millions de litres de lait bio. Mais cela ne devrait pas durer. L'investissement de 2,4 millions d'euros que la laiterie va consacrer cette année à son usine – un chiffre quatre fois supérieur à ce qu'elle injecte habituellement dans son outil – doit lui donner plus d'autonomie et des capacités supérieures. Sont prévus deux nouveaux réservoirs de réception du lait de grandes capacités (100 000 l et 150 000 l), l'automatisation de certaines procédures, l'augmentation de la production de la crème et le remplacement de deux des trois lignes de conditionnement de beurre, obsolètes après trente-cinq ans de fonctionnement.
Doubler la capacité de collecteObjectif à terme : doubler la capacité de collecte de lait bio de l'entreprise à 30 millions de litres. La marque bio « maison » Grandeur Nature devrait se voir un peu plus dans les linéaires des magasins spécialisés. L'augmentation de sa collecte en bio va aussi renforcer la traçabilité des produits de la laiterie. Et booster un chiffre d'affaires en croissance à deux chiffres actuellement (+18 % en 2015, +10 % prévus cette année).
Il n'y a qu'à l'exportation où Le Gall est peu performant (4 % du chiffre d'affaires). « Et aussi dans la gamme des food services et dans les PAI, 10 %, où nous ne sommes pas assez bons », confie Frédéric Bourget.
L'investissement de la Laiterie Le Gall a été annoncé lors d'une visite de presse de la filière laitière finistérienne organisée les 29 et 30 juin par le conseil départemental du Finistère. Un voyage très international, puisqu'il y avait dans la délégation, en plus des Français, des journalistes chinois, égyptiens, allemands, italiens, africains et des pays arabes. Leur objectif : prendre connaissance de la force de la filière laitière dans un département qui collecte 1,7 milliard de litres de lait auprès de 2 900 éleveurs spécialisés.
Une nouvelle base de collecte pour Biolait Biolait a inauguré le 21 juin sa nouvelle plateforme de collecte à Châteauneuf-du-Faou (Finistère). Ce site servira entre autres « au transfert du lait vers les citernes de transporteurs que nous affrétons pour livrer les usines de nos clients transformateurs », a expliqué Ludovic Billard, trésorier de la structure, à Paysan breton. Biolait devrait ouvrir deux autres plateformes cette année, à Saffré (Loire-Atlantique) et à Montreuil-sur-Isle (Ille-et-Vilaine).
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Les Maîtres Laitiers du Cotentin recrutent Les Maîtres Laitiers du Cotentin ont commencé leur recrutement pour leur nouvelle usine de Méautis (Manche) qui devrait entrer en activité en avril prochain. Deux cents postes sont à pourvoir, comme des pilotes d'installation automatisée, des chefs d'équipe production ou des laborantins. Pôle Emploi organisera courant juillet des tests via la méthode de recrutement par simulation.