La hausse du pétrole soutient le colza européen
Les cotations du colza européen et français ont gagné du terrain, suite au bond du pétrole, qui a dépassé la barre des 50 dollars le baril le 10 octobre. Les mauvaises conditions de semis en France contribuent également au contexte haussier.
Période du 11 au 17 octobre. Les prix du colza français et européen ont grimpé de quelques euros sur la semaine, tirés vers le haut par le baril du pétrole. Ce dernier a passé la barre psychologique des 50 dollars le 10 octobre. Le principal facteur haussier est à chercher du côté d’Istanbul, où se déroule actuellement le Congrès mondial de l’énergie. Vladimir Poutine, le président russe, y a déclaré le 10 octobre que la Russie était favorable à l’application de l’accord d’Alger du 28 septembre sur la réduction de la production mondiale d’or noir. Cette déclaration a surpris le marché, plusieurs analystes estimant quelques jours auparavant peu probable que la Russie accepte de réduire sa production. Le ministre saoudien de l’énergie estime possible que le baril atteigne les 60 dollars d’ici à la fin de l’année.
La production française 2016 de colza à 4,64 Mt
Au niveau hexagonal, les conditions de semis et de levée sont plutôt adverses, avec le manque d’eau et le froid. Le cabinet d’analyse ODA estime les surfaces semées en France en repli de 8 % par rapport à l’an dernier. Agreste estime la production nationale à 4,64 millions de tonnes (Mt), contre 4,66 Mt le mois précédent. L’activité est calme. Les industriels ont des besoins à couvrir, mais les vendeurs espèrent des prix plus rémunérateurs. Ces éléments haussiers sont toutefois contrebalancés par la baisse des cours du soja américain sur Chicago. Des analystes indiquent que les conditions climatiques seront favorables à l’avancée des récoltes cette semaine aux États-Unis. Le marché s’attend à ce que l’USDA revoit à la hausse la production américaine demain dans son rapport mensuel. Les prix de l’huile de palme ont également cédé du terrain sur le marché à terme de Kuala Lumpur, compte tenu de stocks en Asie du Sud-Est en progression. À titre illustratif, le MPOB (Malaysian Palm Oil Board) estime les stocks malaisiens à 1,547 Mt en septembre, contre 1,464 Mt en août.
Durcissement des conditions d’importations indiennes de pois
Concernant les protéagineux, les cours peinent à prendre une direction claire, faute d’activité significative. Signalons un élément potentiellement haussier : l’Inde a indiqué la semaine passée qu’elle imposait à partir de janvier 2017 aux exportateurs de grains et de pois de traiter leurs marchandises au bromure de méthyle avant d’arriver dans le pays, produit interdit dans l’Union européenne. Cet élément pourrait perturber les expéditions françaises vers l’Inde.
Kévin Cler – La Dépêche-Le Petit Meunier