La hausse des salaires, priorité de la FGA-CFDT
«Les salaires de l’industrie agroalimentaire sont 14 à 15 % inférieurs aux autres secteurs », estiment les représentants de la FGA-CDFT, fédération générale agroalimentaire du syndicat, qui regroupe quelque 56 000 adhérents. Pour la nouvelle équipe constituée fin 2007, la question du pouvoir d’achat s’annonce incontestablement comme la priorité syndicale de l’année 2008. « Aujourd’hui, on nous dit ‘ il faut travailler plus pour gagner plus ’, mais ce n’est pas le salarié qui décide », déplore Patrick Massard, fraîchement élu au secrétariat général de la FGA-CFDT (en remplacement d’Hervé Garnier promu au sein de la confédération). « Les heures supplémentaires sont décidées par le carnet de commande avant tout, et donc l’employeur », précise Bruno Valade, chargé de l’activité revendicative.
Quant au rachat des RTT, le syndicat estime qu’il s’agit d’une mesure inégalitaire qui concerne essentiellement les cadres, les ouvriers étant la plupart du temps annualisés. « Cette mesure ne va-t-elle pas dégrader l’emploi des femmes et remettre en cause l’emploi de CDD et d’intérims ? », poursuit Bruno Valade.
Lait et porc sous surveillance
A la veille de l’ouverture des négociations salariales dans les branches et les entreprises, la FGA-CFDT entend mettre la pression pour obtenir une hausse générale des salaires et l’élargissement de l’éventail des grilles de salaires conventionnelles.
L’autre préoccupation majeure de l’équipe syndicale reste l’emploi et les restructurations. « Pendant longtemps, l’emploi a légèrement crû dans notre secteur. Aujourd’hui c’est plutôt stable voire en légère diminution », souligne Christian Claude, secrétaire national en charge du développement. Le lait et le porc sont les deux secteurs sur lesquels la FGA-CFDT se montre la plus vigilante. Alors que la concentration du secteur laitier s’est intensifiée l’an passé, le syndicat s’interroge sur l’utilisation des 10 millions d’euros débloqués en avril 2006 par Dominique Bussereau dans le cadre du plan Trédé.
La FGA-CFDT dénonce le manque d'implication de la FNIL (industries laitières) et de la FNCL (coopératives laitières) sur l'accompagnement des mobilités et la recherche de passerelles entre les formations des différentes branches. Deux discussions qui n'ont pas abouti à la signature d'accords. Alors que les hausses de tarifs demandées sur les produits laitiers font la Une de la presse, le syndicat de salariés menace déjà d'actions de mobilisation si les négociations salariales devaient mal se passer dans la branche. Pour la FGA-CFDT, «les augmentations de salaires des salariés de la transformation laitière ne devront pas servir de variable d'ajustement en cas d'échec des négociations avec les distributeurs».
Quant au secteur porc, actuellement en difficulté, la FGA-CFDT estime que la défense de l'emploi passe par une réorganisation de la filière : maintien d'un niveau de production significatif, développement de la 3 e transformation et de l'export et augmentation des investissements. Le syndicat restera néanmoins attentif aux conséquences des mouvements annoncés dans le secteur pour 2008, comme le rapprochement de la Cooperl et de l'Arca (groupe Terrena). Concernant la filière sucrière habituée aux restructurations, alors que le gros de la réorganisation semble effectué, la FGA-CFDT s'inquiète encore du cas de la Vermandoise de Sucreries qui n'a pas encore accédé au fonds de restructuration européen.