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« La grande distribution ne tient pas les engagements qu'elle a pris il y a un an »



Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine.

Les Marchés Hebdo : Près d'un an après l'arrivée du nouveau cahier des charges et du logo Viandes de France, quel bilan en tirez-vous ?

Jean-Pierre Fleury : Tout le monde s'est engagé au Salon de l'agriculture il y a un an. Globalement, le bilan que nous pouvons en tirer est que ce n'est pas satisfaisant ! Le logo n'est pas assez présent en rayon, et c'est le minimum que nous pouvions attendre de la grande distribution vis-à-vis des éleveurs français. Elle est égale à elle-même, elle ne tient pas ses engagements, même ceux pris devant un ministre. Au début, on nous a dit qu'il fallait épuiser les anciens stocks d'étiquettes. Et là, on va nous dire que les nouvelles étiquettes ne sont pas encore arrivées ? En vérité, la volonté n'est toujours pas là. Alors qu'économiquement la situation est difficile, et en particulier pour les éleveurs, la grande distribution française ne fait pas acte de citoyenneté.

LMH : Vous avez directement interpellé la grande distribution à ce sujet. Qu'est-ce qui a changé depuis ?

J.-P. F. : Les indépendants, E.Leclerc et Intermarché, ne sont pas présents à Interbev. Mais depuis la rencontre de septembre dernier, ils participent aux groupes de travail de façon assidue. C'est bien. Maintenant tout le monde sait ce qu'il faut faire : relever le niveau de qualité de base, segmenter le rayon et indiquer les origines. Nous avons fixé l'échéance au 1er juin, pour mettre en place en France ce qui fonctionne déjà dans les pays anglo-saxons. Le sujet de la viande, ce n'est pas le prix, c'est la qualité.

LMH : Vous encouragez également les élus locaux à privilégier la viande française dans la restauration scolaire…

J.-P. F. : Oui. À l'approche des départementales. Nos sections bovins vont rencontrer les partis politiques localement. Nous voulons faire passer un message simple à tous les partis qui sont en train de rédiger leurs projets, pour bien veiller à ce que la viande française soit privilégiée dans la restauration collective. Nous serons extrêmement vigilants, car la situation actuelle de l'élevage bovin est affolante. Et notre constat est partagé par les experts du conseil général de l'agriculture mandatés par le ministère pour auditer la filière. C'est réellement la pérennité de l'élevage viande en France qui est en danger.

LMH : Ces sujets seront évoqués lors du Salon de l'agriculture ?

J.-P. F. : En amont, nous allons rencontrer le ministre, à sa demande, lundi 16 février. Le problème est qu'il n'y a pas de vision partagée entre l'amont et l'aval de la filière. Je ne réponds de rien de ce qui peut se passer en 2015.

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