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La Grande Bretagne fait de l’œil aux IAA étrangères

En insistant sur ses avantages économiques, la Grande-Bretagne veut devenir une terre d’immigration pour les entreprises. L’agroalimentaire ne fait pas exception. Le modèle britannique va-t-il attirer les Français?

Hier, nos voisins anglais fêtaient les 200 ans de la victoire navale de Trafalgar, cuisante défaite pour les Français et les Espagnols. Mais depuis cette période, le Royaume ne tire plus à boulets rouges sur ses voisins. Il cherche même à s’en faire de précieux alliés, grâce à des atouts moins belliqueux que les sabres et les baïonnettes.

Premier avantage mis en avant, la fiscalité britannique. Selon les chiffres de l’ambassade anglaise, le pays est ainsi en deuxième position pour les investissements venus de l’étranger, derrière les intouchables Etats-Unis.

En 2003, près de 700 milliards de dollars ont ainsi atterri en Grande-Bretagne, qui devance ainsi l’Allemagne, la Chine et la France. Cette réussite s’appuie en partie sur le travail de services d’aide à l’installation comme UK Trade & Investment (UKTI). En France, cette structure conseille les entreprises françaises désireuses de s’installer outre-Manche, mais également l’inverse.

Dernièrement, la chaîne de viennoiseries et salons de thé Paul a bénéficié de ces capacités d’expertise pour prendre pied en Angleterre, avec l’ouverture de 4 points de vente. Le passage prochain à l’étape industrielle est déjà programmé, avec la mise en place d’un site de production. Dépendante de l’État britannique, cette structure dispense des conseils gratuits, mais surtout s’appuie sur le réseau des régions administratives pour optimiser les projets d’installation : recherche de subventions, de terrain pour implanter un site, aide aux démarches administratives, coût de la main-d’œuvre, etc.

« En Angleterre, il est possible de créer une société en 48 heures », rappelle Hervé Grella, responsable du développement commercial chez UKTI. La facilité des démarches se double de taxes plus faibles. Les impôts sur les profits des entreprises y atteignent ainsi 30 % selon une étude du cabinet KPMG, contre 35 % en France ou 38 % en Allemagne. Même cas de figure pour les impôts des particuliers, parmi les plus faibles d’Europe.

5 000 emplois créés dans les IAA

La flexibilité des salariés est un atout supplémentaire, dans un pays qui ne compte que 5 % de chômeurs. Pour les entreprises agroalimentaires, la région du Yorkshire est un pôle d’attraction. Regroupant 250 000 employés dans ce secteur (soit la moitié du total national), elle dispose d’une agence de développement et de multiples passerelles entre le domaine privé et les universités pour la recherche. « Nous mettons de plus en plus de joint-ventures en place», se félicite Paul Dover, de Yorkshire Forward, l’agence régionale.

L’année dernière, 5 000 créations d’emplois ont été enregistrées dans les IAA rien que dans le Yorkshire, qui profite d’une forte croissance du secteur. Les produits de la mer ont gagné 8 % de croissance en un an, derrière la nourriture ethnique qui continue de caracoler en tête avec 17 à 20 % de hausse tous les ans. L’offre française, qui semble-t-il s’inspire des tendances britanniques, aurait à gagner à observer ce qui se fait sur place. Monoprix, qui va bientôt tester les plats asiatiques de Kwoks Foods dans ses linéaires, ne dira certainement pas le contraire.

Rédaction Réussir

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