La gouvernance de la filière vin en question
Le premier conseil de direction du tout nouveau Viniflhor (ex-Onivins), désormais présidé par Jérôme Despey, s’est tenu mardi 11 juillet au matin. Une réunion aussitôt suivie, l’après-midi, par celle du Conseil national de la viticulture de France (CNV), une structure mise en place en juin dernier et présidée par le ministre de l’Agriculture. Cette dernière rassemble les représentants des comités de bassin de production, eux aussi nouvellement créés. Reste à savoir laquelle de ces deux structures va présider aux destinées de la filière viticole, puisque les ordres du jour de ces deux organismes étaient à quelques nuances près, identiques. Au programme : la distillation de crise (avec un appel pressant adressé aux vignerons AOC pour qu’ils y souscrivent en masse) et la réforme de l’organisation commune de marché. Ce qui fait dire à un observateur : « Avant, nous étions 70 personnes à siéger dans une salle unique. Maintenant, il y en a 35 dans une salle et 35 dans une autre. C’est plus confortable !». Pour Denis Verdier, président des coopérateurs, il y a risque de doublon. Mais le fait que le ministre de l’Agriculture préside le CNV lui donne toutefois une légitimité supplémentaire. Les professionnels interrogés préfèrent laisser mûrir les choses avant de se prononcer sur l’utilité d’avoir dans la filière deux organismes de gestion. La réponse viendra peut-être de Bruxelles qui, en accordant une enveloppe financière nationale pour financer la restructuration du vignoble, les éventuelles crises et autres outils de régulation de marché, devra bien savoir qui tient les cordons de la bourse. Et donc sans doute le pouvoir.