La génomique animale sur de bons rails
Le groupement d’intérêt scientifique (Gis) Agenae vient d’être renouvelé pour cinq ans. Il réunit deux organismes de recherche publique, l’Inra et le Cirad, et des structures représentant les principales filières animales, avec Apis-Gène (bovins et petits ruminants), Cipa (aquaculture), Bioporc, Agenavi (volailles). Tous étaient représentés vendredi au Salon de l’agriculture pour officialiser la prolongation de l’analyse du génome des animaux d’élevage. « L’initiative, prise en 2002 par les professions bovine puis aquacole, relevait du pari que la génomique amènerait une révolution dans les critères de sélection animale », a souligné la p-dg de l’Inra Marion Guillou. Des avancées scientifiques majeures - notamment dans les domaines de la génomique (étude des fonctions des gènes), la protéomique (études des produits des gènes : les protéines), la métabolomique (étude des produits du métabolisme des cellules ou des organes) - ont ouvert des perspectives nouvelles pour accroître la maîtrise des grandes fonctions physiologiques, avec des incidences sur la production, la santé et le bien-être des animaux, ainsi que sur la qualité de leurs produits.
Aujourd’hui, la thématique et le nombre d’espèces traités au sein d’Agenae s’élargit. « Deux professions frappent à la porte, a révélé Marion Guillou. Le Gis devrait accueillir les équins, pour le contrôle du dopage, certains éléments de sélection, et les crustacés. »
Qualité des produits
Serge Paran (Apis-Gène) a annoncé qu’un projet Phénofinlait, sur la composition du lait, est en route. Ce dernier s’inspire de Qualvigène, qui a permis d’établir une relation entre l’expression d’un gène et la dureté de la viande bovine. La maîtrise de la qualité des produits (lait et viande) et celle de la reproduction demeureront au coeur des travaux à poursuivre dans le cadre d’Agenae, pour répondre aux attentes des industries de transformation et des consommateurs en matière de diversification des produits et de santé humaine, et pour optimiser l’économie des élevages et des méthodes de sélection. De façon plus prospective et pour anticiper les évolutions probables du contexte (changement climatique, protection de l’environnement, maladies émergentes), l’accent pourrait être mis sur la nutrition des animaux (efficacité alimentaire, adaptation des animaux à des modifications de régime alimentaire, contrôle des rejets) et sur l’immunité innée et acquise (déterminismes génétiques de la sensibilité aux pathogènes, vaccination).