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La France se prémunit contre la grippe aviaire

L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) devait rendre public hier soir une « évaluation de la situation et du niveau de risque en France » relatif à la grippe aviaire, à la suite de sa saisine par le ministère de l’Agriculture, samedi (son contenu sera publié demain dans sur notre site www.lequotidienlesmarches.fr). Cet avis a été sollicité après la confirmation, samedi par les autorités britanniques, de la présence du virus H5N1 dans un élevage industriel de 150 000 dindes situé à Holton, dans le Suffolk (est de la Grande-Bretagne) appartenant au géant Bernard Matthews.

Compte tenu du précédent avis rendu par l’Afssa en septembre 2006 sur l’évaluation du risque grippe aviaire, on peut imaginer que le niveau de risque en France pourrait être porté du niveau « négligeable 2 » (qui prévaut à l’heure actuelle) au niveau « faible à modéré », et plus probablement « modéré ».

Enquête en cours

Cette dernière solution impliquerait la mise en place de mesures relativement drastiques comme la mise en place de 46 zones à risque, le confinement des élevages -ou la mise en place de systèmes équivalents-, l’interdiction des rassemblements, etc. Hier matin, on se refusait chez les éleveurs français à envisager la solution du confinement, particulièrement pénalisante, alors même qu’aucun cas n’a été détecté en France. « Avant de prendre des mesures, encore faudrait-il savoir comment ce cas a pu se produire», faisait-on remarquer à la Confédération française de l’aviculture (CFA). L’enquête épidémiologique est en cours en Grande-Bretagne. La source de l'infection demeurait hier « un mystère » selon le secrétaire d'Etat à l'Environnement, Ben Bradshaw. « Nous sommes un peu surpris que cela arrive ici maintenant, alors que le foyer d'infection le plus proche est la Hongrie, ce qui est assez loin », a estimé Ben Bradshaw. « C'est la raison pour laquelle nous n'excluons aucune source particulière pour cette infection», a-t-il indiqué. Le groupe Bernard Matthews compte également une filiale en Hongrie, Saga Foods, mais un porte-parole du groupe a refusé d'établir un lien avec cette affaire.

Il faut se rappeler que l’origine du seul cas français trouvé en élevage, en février 2006, n’a jamais été établie de manière définitive. Il reste que, comme cela se passe généralement dans ce type d’affaire, les conséquences sanitaires et commerciales en Grande-Bretagne et ailleurs ne se sont pas faites attendre. Selon Charles Bourne, président du Syndicat national des fermiers britanniques, il est en effet probable « qu'il y ait un effet sur les ventes » outre-Manche. « Si les ventes de volailles diminuent de 5 % (...), cela va affecter le marché et les prix vont chuter. Bien sûr que nous sommes préoccupés », a-t-il dit.

De son côté, le voisin irlandais a mis en place des mesures de précaution particulières. Dublin a placé ses laboratoires en état d'alerte, augmenté les capacités des services vétérinaires, renforcé une ligne téléphonique dédiée et a réuni un comité ministériel chargé des épizooties et épidémies. Dublin n'a pas décidé en revanche d'imposer de restrictions sur le transport des volailles et n'a pas demandé aux propriétaires d'élevages d'enfermer leurs volailles dans des lieux clos, a-t-elle précisé.

Confinement aux Pays-Bas et Norvège

De leur côté, les Pays-Bas ont ordonné le confinement total de toutes les volailles et la Norvège a imposé des restrictions sur les élevages de volaille pour éviter tout contact avec des oiseaux sauvages. Pour l’instant, rares sont les pays à avoir pris des mesures radicales d’embargo. Le gouvernement japonais a décidé de suspendre les importations de volailles britanniques, suivi de près par la Russie Le ministère russe de l'Agriculture « a suspendu l'importation de volailles vivantes et d'oeufs, de viande de volaille et toutes les sortes de productions à base de volaille n'ayant pas subi de traitement thermique (...) depuis la Grande-Bretagne en Fédération de Russie», selon un communiqué. Les suspensions concernent aussi le fourrage et l'alimentation des volailles, ainsi que « l'équipement utilisé pour l'entretien, l'abattage et le dépeçage des volailles», selon le communiqué.

En France, le président de la Fédération des industries avicoles (FIA), Alain Melot, a demandé lundi la réactivation de la cellule de crise mise en place en 2005 en France par la filière, pour se préparer à l'éventuelle apparition en France de cas de grippe aviaire. « J'ai demandé à l'association de promotion de la volaille française (APVF) la réactivation de la cellule de crise à partir de mardi ou mercredi », a déclaré M. Melot. « Cette cellule, mise en place originellement pour la maladie de Newcastle, avait très bien fonctionné durant la crise de 2006 car elle avait permis de réunir tous les professionnels concernés : accouveurs, éleveurs, industriels », a-t-il précisé.

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