La France change de position à Bruxelles
« C'est le souffle du Grenelle », commentait mardi une responsable du ministère de l'Environnement à propos du vote de soutien de la France à l'Autriche, qui souhaite maintenir son embargo sur l'importation du maïs MON810 et du maïs T25. C'est surtout une évolution sensible de la position française, qui se réfugiait souvent dans l'abstention au moment de se prononcer sur les OGM ces dernières années. Le gouvernement a voulu témoigner « de son soutien au principe de la clause de sauvegarde et de sa volonté de laisser aux Etats-Membres la liberté de s'en prévaloir lorsqu'ils le jugent nécessaire » a commenté Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'Etat chargée de l'Environnement. 15 Etats ont voté en faveur de la position autrichienne, dont l'Allemagne, le Danemark, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande ou encore l'Italie. Seuls quatre Etats (Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suède et l'Estonie) ont voté en faveur de la levée de la clause de sauvegarde, témoignant du désarroi croissant en Europe sur cette question, entre opinions publiques défavorables et menaces de rétorsions commerciales à l'OMC. La Commission européenne devra donc trancher, aucune majorité « qualifiée » ne s'étant dégagée. Elle devra le faire de préférence avant le 21 novembre, date à laquelle Etats-Unis, Argentine et Canada seront autorisés à réclamer des sanctions commerciales à l'Union européenne.