La FNSEA met la pression sur le monde politique
Le congrès de la FNSEA qui s’est déroulé à Marseille a pris un tour très politique avec en filigrane, les récentes élections professionnelles et la future présidentielle. Mais en dépit de l’absence du personnel politique, au titre du devoir de réserve pré électoral, Jean Michel Lemétayer s’est adressé aux absents. « Rappelez-vous, a-t-il déclaré. Il y a quelques mois, certains nous croyaient déjà enterrés (…) Le mouvement d’érosion que nous connaissions depuis les trois derniers scrutins a non seulement été stoppé mais inversé. 57 % ! Je connais bien des politiques qui monteraient à genoux jusqu’à notre Dame de la Garde pour un tel score à la prochaine élection présidentielle. »
Un score qui autorise Jean Michel Lemétayer à positionner la FNSEA comme « l’interlocuteur» incontournable : « Nous sommes confortés dans notre rôle de corps intermédiaire et d’interlocuteurs des Pouvoirs publics. » Et alors que les agriculteurs se sentent oubliés des différents programmes électoraux, Jean Michel Lemétayer a déjà dressé un cadre : « au-delà de l’écume médiatique du salon de l’Agriculture, nous attendons des engagements précis sur ce que les candidats aux présidentielles veulent faire de l’agriculture en Europe et dans le monde. Nous attendons également des engagements aux élections législatives sur les moyens financiers et réglementaires qu’ils comptent accorder à l’agriculture (…) Nous attendons au pied du mur, le futur président de la République. »
Parce qu’une des craintes de la FNSEA, est que de nouveaux accords OMC, interviennent au cours de la prévisible période de « vacuité politique. » Un gouvernement à mettre en place, des législatives, la trêve estivale sont autant de facteurs qui pourraient immobiliser le pouvoir central. Une crainte partagée par Henri Nallet, et Michel Barnier, anciens ministres, qui participaient au débat. »
Pascal Lamy a été le premier destinataire de ce signal : « Je voudrais dire à Monsieur Lamy, qu’il devrait avoir une autre ambition que de boucler des négociations à n’importe quel prix, simplement pour satisfaire son ego et sa carrière. » Et pour n’oublier personne, Jean Michel Lemétayer a demandé à ne pas confondre « bilan de santé (de la PAC, Ndlr) avec amputation sans anesthésie».